Nord-Kivu: paralysie des activités à Nyamilima suite aux tensions tribales

Des déplacés fuyant la cité de Rutshuru-centre après sa chute entre les mains des rebelles du M23, le 8 Juillet 2012. © MONUSCO/Sylvain Liechti

Des activités sociales et économiques sont paralysées, depuis lundi 4 mai dans la matinée, à Nyamilima, en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) à la suite des tensions tribales entre Hutus et Nande. Les boutiques, écoles, marchés n’ont pas fonctionné à Nyamilima, d’après des sources locales.

Les mêmes sources renseignent que la tension est montée d’un cran dans cette cité après la manifestation de la communauté hutu, la veille dans la soirée, contre la communauté Nande.

Le bilan fait état de quatre personnes blessées à la machette lors de cette manifestation.

Plusieurs familles ont même abandonné leurs habitations pour trouver refuge à la paroisse catholique locale ainsi qu’aux alentours de la base des casques bleus de la Monusco.

A en croire les mêmes sources, ces populations ont peur des probables accrochages entre les deux communautés.

Dimanche soir en effet, des tracts ont circulé dans la cité, demandant aux  membres de la communauté hutu de quitter Nyamilima dans les 48 heures. La réaction de cette communauté ne s’est pas fait attendre.

A 23 heures, la plupart d’entre eux sont descendus dans la rue, munis de machettes, pour manifester leur colère.

Quatre personnes ont été blessées à cette occasion aux quartiers Israël, Bethléem et Tumaniini. Il s’agit de trois Nandes et d’un hutu, actuellement admis aux soins à l’hôpital de Nyamilima.

Des populations de la communauté hutu, en provenance de Buganza et Kasisi à 7 km de Nyamilima, ont tenté ce matin d’entrer à Nyamilima afin de prêter mains fortes aux membres de leur communauté. Mais, selon des sources locales, elles ont été dispersées par les FARDC.

Instrumentalisation !

De son côté, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a lancé un appel au calme. Pour lui, il n’est pas question que cette province revive les conflits ethniques à la base des évènements malheureux qui ont endeuillé plusieurs familles au Nord-Kivu.

Julien Paluku Kahongya dénonce un conflit instrumentalisé:

«Certainement qu’il y a des tireurs des ficelles çà et là, qui risquent d’opposer inutilement les communautés dans le territoire de Rutshuru, dans le groupement Binza; alors que personnellement je sais que les communautés vivent dans cette partie, depuis longtemps, sans se faire la guerre, sans se tirer dessus. Voilà pourquoi je demande à cette population de revoir dans le passé, comment elles ont coexisté ensemble et de s’interroger sur ceux qui sont en train de les instrumentaliser aujourd’hui, de les éloigner près d’eux.»

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C’est de cette façon, a-t-il estimé, qu’on va ramener la paix dans cette partie.

Le gouverneur du Nord-Kivu a promis de descendre, dans les jours à venir,  à Nyamilima avec le président de l’Assemblée provinciale ainsi que d’autres notables :

«Nous allons arriver à Nyamilima dans les jours qui viennent pour que nous parlions à la population de cette partie », a annoncé Julien Paluku.

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