RDC : Joseph Kabila invite les acteurs de la justice au changement de mentalité

Le Président Joseph Kabila Kabange accompagné (de gauche à droite) du gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta Yango et du ministre de la Justice et Droits humains, Alexis Thambwe Mwamba le 27/04/2015 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le président de la République, Joseph Kabila invite tous les acteurs du secteur de la justice au changement de mentalité. Le chef de l’Etat congolais s’exprimait lundi 27 avril, à l’ouverture des états généraux de la Justice à Kinshasa. Ce forum réunit les experts de l’appareil judiciaire pour faire une autocritique et prendre des mesures pour l’améliorer.

Les participants sont appelés à réfléchir, du 27 avril au 2 mai, sur les maux qui rongent le secteur notamment la corruption, la politisation de la justice qui porte ainsi atteinte à son indépendance, l’impunité et l’iniquité dans les cours et tribunaux.

Face à tous ces problèmes, Joseph Kabila préconise le changement de mentalité.

« Ce qui importe, c’est le changement des mentalités de tous les acteurs du secteur de la Justice qui doivent en toute circonstance avoir un comportement exemplaire qui inspire la confiance et le respect des citoyens », a déclaré le chef de l’Etat.

Il a affirmé avoir demandé l’organisation de ce forum pour une réforme institutionnelle du secteur de la justice.

« Si j’ai demandé au Gouvernement d’organiser les présentes assises, c’est parce que j’ai une conviction profonde qu’en dépit des avancées que nous enregistrons sur le terrain des réformes institutionnelles dans le secteur de la justice, les comptes sont loin d’être faits sur ce qui intéresse les justiciables», a ajouté Joseph Kabila.

Pour lui, chaque citoyen doit avoir accès à son juge naturel.

« Il s’agit de ce qui touche à la dignité de l’homme, à la sécurité de son patrimoine et aux transactions grâce auxquelles il participe à la création de la richesse nationale.  Pour rencontrer ces aspirations, l’accès à la justice demeure un impératif majeur afin que chaque citoyen où qu’il soit accède à son juge naturel pour faire valoir ses prétentions », a aussi ajouté le président Joseph Kabila.​

La prise à partie

Réagissant à l’interpellation faite par Joseph Kabila, le président de l’Intersyndicale des magistrats et juge à la Cour d’appel de la Gombe, Thomas Otshudi, estime que «le chef de l’Etat a exprimé un vœu en vue de trouver des solutions pour que notre justice soit impartiale.»

De son côté, le ministre de la Justice Alexis, Thambwe Mwamba, a parlé de la prise à partie des magistrats dont doivent se saisir les justiciables:

«Beaucoup de citoyens ne savent pas qu’un magistrat, quand il a rendu sa décision a manifestement fait preuve soit d’incurie soit qu’il est apparu très clairement qu’il a été corrompu, peut faire l’objet d’une procédure de prise à partie.»

Neuf groupes de travail sont mis en place. Leur mission est de dresser le bilan de la Justice congolais, en dépit de nombreuses lois dont elle dispose, de poser un diagnostic autour des thématiques telles que: indépendance de la justice, organisation, compétence et procédures judiciaires, lutte contre l’impunité, accès à la justice.

Les derniers états généraux de la Justice remontent à 1996. Aujourd’hui, le cap est aussi mis sur la formation des magistrats. Grace au partenariat de l’Union européenne, une nouvelle école de formation des magistrats sera construite dans quelques semaines. Et, après 20 mois, elle pourra accueillir les licenciés en Droit qui entrent dans la carrière.

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