Nord-Kivu: reprise des activités après deux journées «ville-morte» à Rutshuru

Des déplacés fuyant la cité de Rutshuru-centre après sa chute entre les mains des rebelles du M23, le 8 Juillet 2012. © MONUSCO/Sylvain Liechti

Les activités sociales et économiques ont normalement repris, vendredi 3 avril, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), après deux journées «ville-morte», décrétées par la société civile locale. Des sources de la région renseignent que les boutiques, les marchés et autres activités économiques ont rouvert dans cette contrée du Nord-Kivu, en proie à des groupes armés qui s’illustrent par des exactions contre la population civile.

Le président de la société civile du territoire de Rutshuru, Jean-Claude Bambanze, affirme avoir levé ces journées « ville-morte» après que le gouvernement provincial du Nord-Kivu a répondu ses revendications.

«Notre appel a été écouté, les autorités sont arrivées et donc il n’y avait plus raison de continuer avec la grève. Le commandant de la 34ème Région militaire et le commandant des opérations Sokola 2 nous ont écouté, ils ont été très réceptifs et ils promettent de  s’impliquer pour que, dans un bref délai, l’insécurité puisse prendre fin», a expliqué le président de la société civile du territoire de Rutshuru.

La délégation du Conseil provincial de sécurité du Nord-Kivu, conduite par le vice-gouverneur, Feller Lutahichirwa séjourne à Rutshuru-centre pour calmer la population.

Celle-ci exigeait également l’organisation, en foraine, d’un Conseil provincial de sécurité sur la situation sécuritaire dans ce territoire qui connait des enlèvements en série.

Pour Jean Claude Bambanze, l’objectif de cette action est atteint.

D’après les sources locales, le vice-gouverneur, le commandant de la 34ème région militaire et celui des opérations Sokola 2 ont commencé, dès leur arrivée, une série de rencontres avec toutes les couches sociales, acteurs civils, administratifs et militaires du territoire de Rutshuru.

C’est pour mettre en exécution la décision annoncée depuis deux jours par le gouverneur Julien Paluku, de réduire l’insécurité dans ce territoire.

A (re) Lire: Nord-Kivu: 18 personnes enlevées à Goma et Rutshuru

Dans son rapport hebdomadaire publié en mars dernier, l’Office de coordination des affaires humanitaires (Ocha)  avait redouté les conséquences de la montée de la criminalité dans les territoires de Rutshuru et Walikale sur l’accès humanitaire et le déplacement des civils.

Dans le territoire de Rutshuru, suite à la montée de l’insécurité, certaines zones de santé comme Rwanguba et Binza, feraient face à une pénurie de médicaments.

Ce qui justifie le surpeuplement observé à l’hôpital de Rutshuru où affluent les malades qui viennent de ces deux zones de santé.

Lire aussi sur radiookapi.net: