RDC: les nouvelles priorités de la Monusco

Un militaire des FARDC en patrouille mixte avec un casque bleu de la Monuc discutent avec la population à Mbwavinya. Photo MONUC/Marie Frechon (2008).

Le Conseil de sécurité de l’Onu a renouvelé pour une année le mandat de la Monusco à travers la résolution 2211, votée jeudi 26 mars à New-York (Etats-Unis d’Amérique). Avec ce nouveau bail, la Monusco est chargée d’accomplir ces missions prioritaires: la protection des civils, le soutien logistique aux futures élections, la stabilisation du Congo et l’appui à la mise en œuvre de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, signé en février 2013. 

Appui au processus électoral

Le Conseil de sécurité des Nations unies réconfie à la Monusco la mission d’assurer le soutien logistique aux futures élections en RDC pour en faciliter l’organisation. Mais il y a des conditions.

Le gouvernement congolais et ses partenaires nationaux doivent créer les conditions propices à la tenue des prochaines élections. Le Conseil rappelle la responsabilité qui leur « incombe au premier chef de créer des conditions propices à la tenue de prochaines élections et notamment d’en faire une priorité, la présidentielle et les législatives étant prévues, conformément à la Constitution [de la RDC], pour novembre 2016

L’article 19 de la résolution 2211  plaide pour la transparence et de crédibilité du processus électoral.

Toujours dans le même texte, il est question de l’accompagnement du processus électoral par le débat politique libre et constructif. Objectif : assurer la liberté d’opinion et d’expression, la liberté de réunion, un accès équitable aux medias, y compris des médias d’Etat.

Le même texte prône aussi la liberté de circulation de tous les candidats, des observateurs et témoins, journalistes, défenseurs des droits de l’Homme et acteurs de la société civile, notamment les femmes.

Protection des civils
Le Conseil de sécurité de l’Onu autorise la Monusco à prendre toutes les mesures nécessaires pour, entre autres, assurer la protection des civils, sous la menace physique dans ses zones opérationnelles.
La mission onusienne devra également prendre des mesures nécessaires pour neutraliser les groupes armés encore réfractaires au processus de démobilisation, désarmement, réinstallation et réinsertion (DDRR) via la Brigade d’intervention.
La résolution 2211 recommande par ailleurs à la mission onusienne d’offrir ses bons offices, ses conseils et appui au gouvernement congolais en vue du désarmement, démobilisation et réintégration des combattants congolais non soupçonnés de génocide, de crime de guerre et crimes contre l’humanité.

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Concernant les rebelles étrangers (FDLR, ADF et autres), la Monusco est appelée à contribuer à leur désarmement, démobilisation, au rapatriement ou à leur réinsertion au cas où ils ne sont pas soupçonnés de génocide, de crime de guerre et crimes contre l’humanité.

Accord d’Addis Abeba

En rapport avec l’appui à la réforme nationale, la résolution 2211 du Conseil de sécurité de l’Onu recommande à la Monusco de contribuer à un certain nombre d’activités pour aider les autorités congolaises à mener  bien les réformes prévues par l’accord-cadre d’Addis-Abeba et à stabiliser l’Est de la RDC.
En renouvelant le mandat de la Monusco, le Conseil de sécurité de l’Onu a également décidé de réduire ses effectifs militaires de 10%. Selon cette résolution, la Monusco verra ses effectifs réduits de 2 000 hommes sur près de 20 000 soldats.