Le Conseil de sécurité de l’Onu s’est réuni jeudi 19 mars à New York sur la situation en RDC et le renouvellement du mandat de la Monusco. Prenant la parole en premier, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, Martin Kobler a appelé au renouvellement du mandat de la Monusco, estimant que beaucoup de choses restent encore à faire pour stabiliser davantage la RDC. De son côté, le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, a plaidé pour le départ progressif de la Monusco. Le Conseil devrait se prononcer dans la soirée.
Martin Kobler a dressé la situation politique, sécuritaire et humanitaire qui prévaut en RDC. Cette situation, selon lui, est relativement stable grâce aux efforts du gouvernement congolais avec le concours de la Monusco.
Pour le chef de la Monusco, beaucoup de choses ont déjà été accomplies sur le terrain. Mais beaucoup reste encore à faire pour stabiliser davantage la RDC, qui nécessite un renouvellement du mandat de la mission onusienne.
«Nous sommes ici au service du peuple. Nous sommes aussi ici pour offrir nos services au Gouvernement. Notre volonté de quitter le pays est réel et sans équivoque. Le départ de la Monusco doit être lié aux résultats obtenus et à l’amélioration concrète de la situation sur le terrain», a expliqué Martin Kobler.
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La société civile pour «un mandat fort»
Le même jour, plus de 170 ONG des droits humains et de la société civile de la RDC ont appelé au «renouvellement d’un mandat fort de la Monusco», en faveur de la réforme du secteur de sécurité et du soutien au processus électoral.
Dans un communiqué conjoint publié à Kinshasa au moment où le Conseil de sécurité discutait sur cette question, ces ONG ont estimé que la crise congolaise est loin d’être résolue et est susceptible de se détériorer dans les prochains mois.
Le coordonnateur du Réseau pour la réforme du secteur de sécurité et de Justice, Emmanuel Kabengele, explique:
«[Considérons] le volet de la réforme de la police; jusque-là, il n’y a que 3% d’exécution. Ce qui est vrai, c’est que sur le territoire de la République démocratique du Congo, continuent encore d’exister un certain nombre de groupes armés. Pour nous, par rapport à ce cas d’insécurité, il faut une conjonction d’efforts. Et en toute modestie, on ne pourrait pas dire que nous-mêmes on pourrait y faire face.»
La Voix des sans Voix, elle, a encouragé la Monusco et le gouvernement a renoué les contacts pour mener une action conjointe contre les rebelles des FDLR. Une opération que mène seule l’armée congolaise dans les Kivu après que le gouvernement congolais s’est passé de l’appui de la Monusco. Une querrelle oppose les deux partenaires sur la présence de deux généraux congolais soupçonnés de violation des droits de l’homme.
Kinshasa pour «un retrait progressif»
Raymond Tshibanda, qui a représenté la RDC à la séance du conseil de sécurité, a déclaré qu’avec l’appui de la Monusco son gouvernement a obtenu des résultats positifs dans la stabilisation de la RDC. Mais il a plaidé pour un retrait progressif de la Mission onusienne.
«Aujourd’hui, il y a certes encore quelques poches d’insécurité à certains endroits bien localisés du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Partout ailleurs sur le territoire national, la paix et la sécurité règnent. Bien plus, il y a un Etat qui fonctionne, les institutions légitimes et efficaces, une armée en pleine reconstruction.»
Selon lui, la RDC est désormais en mesure de poursuivre ce travail seule. Raymond Tshibanda a donc plaidé pour le départ progressif de la Monusco:
«La République démocratique du Congo est reconnaissante envers l’Organisation des Nations unies pour son estimable concours dans la poursuite et l’atteinte de ces résultats. Elle estime cependant que le moment est venue pour elle d’assumer pleinement ses responsabilités quant à se sécurité et à celle de sa population. Elle plaide donc pour que le Conseil fasse droit à cette aspiration légitime qui est consubstantielle à la notion même de souveraineté.»
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