Démantèlement des Sim Box en RDC : le bilan d'Agelis-Télécom jugé insuffisant

Antenne d’une compagnie de télécommunication communication implanté à Kinshasa, janvier 2015. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le bilan de l’entreprise Agelis-Télécom, chargée depuis plus de 2 ans par le gouvernement congolais de démanteler les Sim Box, est jugé insuffisant. A l’issue des concertations économiques clôturées lundi 2 mars à Kinshasa, il s’avère que la firme franco-américaine a démantelé moins de 2% de ce réseau mafieux consistant à transformer des appels longues distances venant de l’étranger en appel locaux, créant ainsi un important manque à gagner au trésor public en termes de taxes. Du côté des télécoms, on explique notamment la persistance des Sim Box par la présence de certains officiels congolais dans ce réseau mafieux.

Selon le contrat signé en novembre 2012 entre le gouvernement congolais et Agelis-Télécom, cette dernière est chargée de mettre fin à la fraude téléphonique qui, selon l’ex-ministre des PT-NTIC, Trymphon Kinkiey Mulumba, fait perdre chaque mois près de 12 millions de dollars américains au trésor public.

En contrepartie, le gouvernement a accordé à Agelis-Télécom 3 centimes de dollars sur chaque minute entrant en RDC, soit 0,03 dollar américain.

Cependant, depuis plus de deux ans, Agelis-Télécom n’a démantelé que quatre réseaux Sim Box alors qu’il en existe une centaine, selon les opérateurs de téléphonie.

Deux de ces Sim Box démantelés étaient installés à Macampagne et au quartier GB, dans la commune de Ngaliema; et deux autres dans la commune de la Gombe, précisément au niveau de Batetela, et derrière l’hôtel de ville de Kinshasa.

Selon certains opérateurs téléphoniques, deux raisons sont la base de l’inefficacité d’Agelis-Télécom : d’abord, ses équipements détecteraient ces appels entrants en retard, ensuite, l’entreprise buterait contre la même pesanteur officielle que rencontrent trop souvent ces télécoms.

Pourtant, ces opérateurs téléphoniques assurent savoir où se trouvent ces Sim box, mais se disent incapables de les démanteler.

Selon eux, la majorité de cette mafia est entretenue par certains officiels congolais qui brassent ainsi frauduleusement de millions de dollars au détriment du trésor public. ​

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