Kinshasa : quelque 50 candidats à l'amnistie saisissent la CPI pour leur libération

En avant plan, Firmin Yangambi, 3e de gauche à droite, avec ses trois co-accusés, devant la haute cour militaire à Kinshasa, avant le verdict Radio Okapi Ph John Bompengo

Une cinquantaine de bénéficiaires à l’amnistie appellent la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) à ouvrir une enquête sur la violation du droit international humanitaire dont ils se disent victimes. Près d’un an après la promulgation de la loi d’amnistie pour faits de guerre, faits insurrectionnels et infractions politiques en RDC, ces candidats à l’amnistie dénoncent leur détention prolongée à la Prison centrale de Makala. Ils affirment avoir épuisé les procédures internes, depuis la présidence de la République jusqu’au Parlement, en passant par le gouvernement pour obtenir leur libération, en vain.

Ces candidats à l’amnistie disent considérer leur maintien en détention comme une séquestration et une torture morale.

Me Firmin Yangambi, ancien avocat à la Cour pénale internationale et président de l’ONG des droits de l’homme «Paix sur terre», fait partie de ces détenus.

«Moi-même et d’autres compatriotes sommes en détention à la prison centrale de Makala depuis certains 6 ans, d’autres 8 ans, d’autres encore 4 ans. A la faveur de la loi d’amnistie promulguée par le chef de l’Etat le 14 février de l’année passée, nous étions donc censés être libérés par ce motif-ci que les personnes dont les procès étaient entrés en cours étaient considérés comme libérées puisque les poursuites avaient pris fin», a-t-il expliqué.

Pour lui, l’ultime recours de ces candidats à l’amnistie est de saisir le bureau du procureur de la CPI pour que ce dernier diligente une enquête sur la légalité de leur détention, au vue du droit international pénal et le droit international humanitaire.

Me Firmin Yangambi a été condamné en juillet 2013, en cassation, par la Cour suprême de justice à 20 ans de servitude pénale, pour «tentative d’organisation d’un mouvement insurrectionnel et de détention illégale d’armes de guerre».

Des avocats d’autres candidats à l’amnistie estiment que la requête adressée à la procureure de la Cour pénale internationale n’est pas de sa compétence. La CPI, disent-ils, s’occupe des crimes graves du droit international humanitaire.

Ils annoncent, pour leur part, vouloir réactiver leur action auprès du gouvernement pour faire libérer leurs clients.

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