Sénat: le projet de loi électorale jugé recevable

Palais du peuple. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le Sénat a jugé recevable, mardi 20 janvier, le projet de loi portant modification de la loi électorale, modifiée et adoptée le week-end dernier à l’Assemblée nationale. Après un débat approfondi, ce texte a été confié à la commission Politique, administrative et judiciaire (PAJ), appelée à examiner en profondeur et la remettre en discussion jeudi 22 janvier prochain.

L’article 8 de cette loi dispose désormais que la liste électorale soit actualisée en tenant compte de l’évolution des données démographiques et de l’identification de la population qui permettra à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de disposer d’un fichier central de la population et d’évoluer sur des bases saines.
Les opposants estiment par contre que faire du recensement un préalable aux prochaines élections retarderait celles-ci et risque de conduire, de fait, à la prolongation du mandat du président Kabila au-delà de 2016.
A la chambre haute du Parlement, trois courant se sont dégagés pendant le débat sur cette loi électorale, défendu par le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab Mabudj.
En premier lieu, il y a des sénateurs qui estiment que les prochaines élections doivent être subordonnées au recensement de la population.
C’est le cas de Shé Okitundu qui est persuadé que cette opération (NDLR : recensement général)  permettra d’identifier, en amont, les citoyens congolais lesquels pourront par la suite acquérir la carte d’électeurs en vue du vote.
Le deuxième groupe compte ceux qui ne jurent que par le rejet de cette loi parmi lesquels Moïse Nyarugabo qui estime que ce texte est porteur des germes de conflits. Cet élu du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) dit ne pas être contre le recensement de la population mais s’oppose que cette opération soit liée à l’organisation des élections à venir.
La dernière tendance demande une pause sur l’examen de cette loi en vue d’un consensus entre les acteurs concernés par cette loi.
«Il n’est pas normal de poursuivre le débat sur une loi qui divise la population et cause des pertes en vies humaines », a indiqué le sénateur Emey Kalamba.

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Cette loi avait été adoptée samedi dernier à l’Assemblée nationale, sans l’opposition qui a boycotté les séances de l’examen de ce projet initié par le vice-Premier et ministre de l’Intérieur.

Des nouveaux incidents sont observés depuis quelques jours dans quelques villes du pays pour s’opposer à l’adoption de cette loi à l’Assemblée nationale.
A Kinshasa, des incidents ont été enregistrés au cours des manifestations organisées à Kinshasa, où des jeunes se sont affrontés aux forces de l’ordre.
Selon le bilan officiel, trois personnes ont perdu la vie dans des manifestations contre la loi électorale qui ont dégénéré la veille à plusieurs endroits de la capitale.