Une vue aérienne de la ville de Goma, 26/06/2009.
La police nationale a dispersé, lundi 19 janvier, à Goma, dans le chef-lieu du Nord-Kivu, une marche de l’opposition contre la loi électorale, modifiée et adoptée, le week-end dernier à l’Assemblée nationale. L’examen de ce texte devrait commencer le même jour au Sénat à Kinshasa.
La police lourdement déployée tôt le matin sur les principales artères et les points névralgiques de la ville de Goma a interpellé des manifestants. Les activités étaient pratiquement à l’arrêt sur les grandes artères où une tension était perceptible entre manifestants et
forces de l’ordre qui se sont affrontés.
Selon des témoins, les policiers ont fait recours aux gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui, de leur côté, leur lançaient des projectiles, faisant quelques blessés.
Deux policiers de la Monusco ont été blessés à la tête et à l’épaule par les manifestants en colère. Leur état n’est pas critique, selon le médecin qui les soigne. Le véhicule à bord duquel ils roulaient a en revanche été fortement endommagé.
Les membres de la coalition de l’opposition qui avaient appelé leurs militants à manifester ce matin estiment que l’interdiction de cette marche par le maire de la ville de Goma, pour des raisons de sécurité, n’a pas de fondement juridique.
Les manifestants de la commune de Birere et du quartier Mapendo se disent déterminés à marcher jusqu’à obtenir la suspension de l’examen de la loi électorale.
L’article 8 de ce texte dispose désormais que la liste électorale soit actualisée en tenant compte de l’évolution des données démographiques et de l’identification de la population. Selon des députés de la Majorité qui ont voté pour ce texte, le recensement permettra à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de disposer d’un fichier central de la population et d’évoluer sur des bases saines.
Les opposants estiment par contre que faire du recensement un préalable aux prochaines élections retarderait celles-ci et risque de conduire, de fait, à la prolongation du mandat du président Kabila au-delà de 2016.
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