Kasaï-Oriental: accrochages entre civils et policiers à Kabeya Kamwanga

Des policiers tentent de dégager le passage le 23/12/2011 à Kinshasa, lors d’une manifestation relative à la prestation de serment d’Etienne Tshisekedi. Radio Okapi/ph. John Bompengo

Une bagarre rangée a opposé, lundi 5 janvier soir, une partie de la population de Keena Nkuna, chef-lieu du territoire de Kabeya Kamwanga (Kasaï-Oriental) aux éléments des services spéciaux de la police. La cause de cette altercation n’est pas encore bien élucidée. Toutefois, le calme a été rétabli tard dans la soirée, grâce à l’intervention des militaires des FARDC, qui ont dispersé la population en tirant de coups de feu en l’air.

Les versions divergent sur les raisons à la base de cette altercation. Toujours est-il qu’unanimement, toutes les sources soutiennent que le commandant des services spéciaux a humilié Monsieur Biakushila Biafra, en le déshabillant publiquement, avant de le jeter au cachot.

Pierre Tshimbila, président de la société civile locale, a témoigné sur ce qui s’est passé:

«Le commandant des services spéciaux répondant au nom de Bulldozer est tombé sur Biakushila Biafra, il l’a tabassé et l’a laissé sans même un sous vêtement. La population à son tour [s’est ruée] sur le commandant et l’a également tabassé.»

L’administrateur du territoire de Kabeya Kamwanga, Sylvain Kankolongo qui poursuit son itinérance du côté de Tshintshanku, a été saisi de la situation. Il a fait son récit des faits à Radio Okapi:

«On me dit que cet  homme-là, je ne sais pas s’il était en état d’ivresse, il est allé là où était le commandant des services spéciaux à qu’il aurait proféré des insultes. L’autre a commencé à l’humilier tout en le déshabillant. Alors, la population s’est révoltée [et] est allée même jusqu’au cachot; où il y a eu destruction et jet des pierres.»

Sylvain Kankolongo a par ailleurs confirmé le retour du calme dans la cité de Keena Nkuna:

«Une force [de l’armée nationale] qui était sur place a essayé de maîtriser la situation. La situation est redevenue calme. Le commandant des services spéciaux a été amené à Miabi avec celui qu’il a  humilié.»

Les rapports entre la population et les forces de l’ordre à Kabeya Kamwanga ont toujours été en dents de scie, ont fait remarquer des sources locales.

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