La localité d’Aveba, en Ituri (Province Orientale), se vide depuis samedi 3 janvier de ses habitants, après la nouvelle sur l’arrestation du chef milicien de la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI), Justin Banaloki alias Cobra Matata. Ce chef de guerre a été arrêté, vendredi dernier, par des éléments du secteur opérationnel des FARDC dans la localité de Délé, principale voie de sortie vers le Sud de la cité de Bunia.
Les habitants d’Aveba trouvent refuge dans les localités voisines notamment à Getty et Bukerengi dans la crainte d’une éventuelle attaque des miliciens de la FRPI après l’arrestation de leur leader.
Une psychose a été observée vendredi soir à Aveba, où les activités sociales et économiques étaient même paralysées.
Contacté, un officier de la FRPI dément les rumeurs d’une attaque de son groupe armé et il considère que leur leader est en résidence surveillée.
Adiro Dumbadu, ancien chef d’état-major de cette milice indique que cette situation n’entrave pas le processus d’intégration des miliciens regroupés à Aveba, où ils cohabitent avec les FARDC.
De son côté, le commandant de la 32è région militaire, général Jean-Pierre Bongwangela, appelle les populations au calme et réitère l’engagement de l’armée à poursuivre le processus pour une paix durable en Ituri.
Des sources proches de l’armée dans ce district indiquent que, sauf imprévu, le chef milicien devrait être transféré à Kinshasa.
Cette arrestation suscite des interrogations sur place en Ituri, où plusieurs s’inquiètent de la suite du processus de désarmement des miliciens, amorcé depuis novembre dernier, mais dont la vitesse a toujours été jugée lente.
Depuis, seuls 65 miliciens, parmi eux de nombreux enfants, ont accepté de déposer les armes et de quitter la brousse pour rejoindre le chef-lieu du district de l’Ituri.
Des lieutenants de Cobra Matata sont cantonnés depuis plus d’un mois, avec plus d’un millier des combattants à Aveba, un village de la chefferie des Walendu-Bindi, non loin d’un campement militaire des forces loyalistes.
Cobra Matata était détenu vendredi soir au quartier général du secteur opérationnel des FARDC à Tséré, une localité située dans la périphérie-Sud de la cité de Bunia.
Un officier FARDC présent au moment de l’arrestation du chef milicien l’accuse d’avoir voulu quitter clandestinement la ville pour retourner dans son maquis dans la collectivité de Walendu-Bindi.
Cobra Matata s’était rendu, fin novembre dernier aux FARDC, à Bunia, chef-lieu de l’Ituri.
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