Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a invité les rebelles rwandais des FDLR à déposer les armes avant le 2 janvier 2015, date de l’expiration de l’ultimatum que leur ont lancé la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et la Conférence internationale pour la région des grands lacs (CIRGL). Dans une interview accordée lundi 29 décembre à Radio Okapi, il a indiqué que c’est la voie du salut de ces rebelles rwandais. Passé le 2 janvier, les FDLR seront traqués.
« Je continue à saluer leur engagement à déposer volontairement les armes et c’est cela la voie qui constitue leur salut », a déclaré Julien Paluku.
Le gouverneur du Nord-Kivu a fait savoir que la date butoir du 2 janvier accordée aux FDLR est toujours maintenue.
« Nous pensons que l’ultimatum qui a été lancé par tous les pays de la SADC, reste en vigueur. Surtout que, le 2 janvier 2015, on va devoir l’évaluer et peut-être, il y aura une mission qui se rendra encore une fois à Buleusa, pour rencontrer les FDLR pour savoir, quel est définitivement le nombre exact qui reste en brousse pour qu’on se rassure, que les populations du Nord-Kivu commencent à respirer la paix », a poursuivi Julien Paluku.
Il a mis en garde les FDLR pour qu’ils ne se considèrent pas « plus forts » que les autres forces.
« Vous savez que le M23 était une force qui était particulièrement difficile à vaincre, mais par la détermination du Gouvernement congolais, appuyé par la Monusco, on est venu à bout de cette force. Les FDLR ne doivent pas se croire qu’ils sont plus forts que toutes ces forces-là », a ajouté le gouverneur du Nord-Kivu.
Julien Paluku a invité les FDLR à déposer les armes, expliquant qu’il n’y avait pas « de meilleure vie que de vivre sans coup de balle ».
Appel de la société civile
Le même appel au désarmement volontaire des FDLR a été lancé par la société civile du Nord-Kivu. Pour le président de cette organisation, Thomas d’Aquin Mwiti, l’étape du désarmement forcé serait fatale pour les combattants eux-mêmes, leurs familles et pour toute la population de la région.
Thomas d’Aquin Mwiti demande, à son tour, aux FDLR d’accélérer les mouvements de reddition.
« Nous continuons à solliciter, à demander aux FDLR de déposer volontairement les armes et ne pas accepter qu’on passe à l’étape des violences. Accepter qu’il y ait de traque comme cela est prévu par la communauté internationale et le gouvernement congolais serait la catastrophe », estime-t-il.
Il dit craindre que la population civile soit aussi victime d’une action militaire menée par la Monusco et le gouvernement contre les FDLR:
« Vous savez, lorsqu’on passe à une étape d’affrontements, ce ne sont pas seulement les FDLR qui sont victimes, même la population civile aussi ; étant donné que parmi eux [les FDLR], il y a certains qui se sont déjà intégrés dans la communauté, et d’autres sont dans des camps de déplacés. Il est difficile de les identifier ».
Thomas d’Aquin félicite toutefois les rebelles rwandais qui ont déjà accepté de déposer les armes et « qui se sont inscrits dans la logique du processus de la paix ».
Un centre d’accueil temporaire a été aménagé à Kisangani pour accueillir ces rebelles qui ont désarmé au Nord et Sud-Kivu. Le dimanche 28 décembre dernier, 83 combattants FDLR ont désarmé volontairement dans la localité de Buleusa, en territoire de Walikale. Le même jour, 74 combattants FDLR accompagnés de leurs dépendants estimés à 194 se sont rendus à Mwenga au Sud-Kivu.
Avant ce groupe, d’autres rebelles s’étaient rendus aux autorités dans les deux provinces de Kivu. Mais plusieurs centaines de FDLR restent encore en brousse.
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