Accusé de vouloir faire revenir de force les anciens membres de la rébellion du M23 en RDC, le coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’accord d’Addis-Abeba, Francois Muamba, a expliqué que «revient au Congo celui qui est Congolais et qui souhaite revenir au Congo». Il réagit ainsi à une lettre ouverte de l’ex-mouvement M23, accusant le gouvernement congolais de rapatrier de force ses ex-combattants cantonnés au camp militaire de Bihamba, en Ouganda. La lettre signée par Bertrand Bisimwa est adressée au chef du Bureau du Haut Commissariat des droits de l’homme de l’Onu à Kampala.
«Pour être rapatrié, il faut le vouloir, il faut le souhaiter. Il n’y a personne qui va être mis dans un avion par la force. Donc, je démens formellement toute allégation du type rapatriement forcé. Personne ne sera rapatrié par la force. Revient au Congo celui qui est congolais et qui souhaite revenir au Congo», a affirmé François Muamba.
Le coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’accord d’Addis-Abeba a en outre dénié à Bertrand Bisimwa, président de la branche politique de cet ancien mouvement rebelle, la responsabilité d’engager l’ex-M23.
Il l’a accusé, par ailleurs, de vouloir bloquer les ex-combattants dans ce camp pour des raisons obscures.
«Il n’y a personne qui se met en tête de pouvoir rapatrier par la force, mais il faut donner l’occasion aux ex-combattants qui le souhaitent, qui sont Congolais et qui sont amnistiés et qui souhaitent retourner dans leur pays de pouvoir le faire sans qu’interfère une fois de plus les personnes sans qualité, puisque le M23 sous la forme ancienne n’existe plus», a-t-il rappelé.
Dans son communiqué, Bertrand Bisimwa accuse la délégation dépêchée par le gouvernement congolais en Ouganda le 6 décembre dernier d’être chargée d’organiser ce rapatriement forcé des ex-combattants du M23.
Deux missions gouvernementales s’étaient rendues à Kampala et à Kigali «pour tirer la situation au clair» après que le président ougandais, Yoweri Museveni, a annoncé qu’il accorderait le statut des réfugiés politiques à tous les ex-rebelles M23 qui se trouveraient sur son territoire après le 12 décembre.
Cette date marque l’an 1 de la signature des déclarations de Nairobi qui ont mis fin aux pourparlers entre Kinshasa et le M23 et entérine la fin officielle de cette rébellion.
Le président ougandais avait signifié sa décision au secrétaire exécutif de la Conférence internationale pour la région des grands lacs (CIRGL), Alphonse Ntumba Luaba, estimant que le gouvernement congolais traîne les pas dans l’accomplissement de ses engagements pris à Nairobi.
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