Neuf magistrats parmi les grévistes sont suspendus pour trois mois par le procureur de la République près le tribunal de grande instance de l’Ituri (Province Orientale). La décision est tombée mardi 11 novembre dans la journée, après la manifestation des magistrats dispersée la veille à coups d’armes à feu par la police. Le procureur reproche aux magistrats suspendus l’insubordination.
Sur les neuf magistrats suspendus, il y a un 1er substitut du procureur, qui est la seule personne à avoir accepté ce matin la notification de la décision du procureur de la République, Hopeson Bafoa.
Ce dernier dit ne pas lier sa décision à la grève, déclenchée depuis quelques dans la magistrature:
«La grève est un droit de tout magistrat, de tout travailleur. Il est libre de manifester ou de rester à la maison, s’il ne veut pas travailler. C’est prévu par la loi et appuyé par la constitution. Mais cette façon là de manifester, de trouver l’ordre public, de briller d’insubordination… Quand votre chef vous appelle pour une réunion, vous refusez catégoriquement, […] ça s’appelle insubordination.»
Les magistrats suspendus accusent le procureur Hopeson Bafoa d’individualiser l’affaire. Ils ne comprennent pas pourquoi, sur une vingtaine des magistrats qui ont manifesté lundi, seuls neuf sont suspendus.
Entre-temps, certains d’entre eux sont entendus depuis ce mercredi matin à l’auditorat militaire de garnison, où une information judiciaire ouverte vise des policiers commis à la garde du procureur Bafoa.
Ces agents de l’ordre sont accusés d’avoir tiré en l’air lundi pour disperser des magistrats manifestants. Un manifestant avait été blessé.
Les grévistes avaient alors accusé le procureur de la République et le président du Tribunal de grande instance d’avoir ordonné aux policiers commis à leurs gardes de tirer sur les manifestants.
Déclenché à Kinshasa, il y a plus d’une semaine, le mouvement de grève des magistrats s’est intensifié dans les cours et tribunaux à travers le pays. Les grévistes exigent un salaire de 1 600 dollars américains pour le magistrat moyen et l’amélioration de leurs conditions sociales.
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