RDC : la grève des magistrats suivie à Kananga et Mbandaka

Des magistrats dames posent devant la primature, lors d’une marche de protestation contre leurs conditions de travail, mardi 30/09/2011. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Les magistrats de Kananga, au Kasaï-Occidental, et Mbandaka, à l’Equateur, ont rallié la grève illimitée décrétée lundi 3 novembre par leur syndicat, dans tout le pays. Ils réclament la majoration du salaire de base d’un magistrat à 1 600 dollars américains, comme annoncé par le chef de l’Etat Joseph Kabila en septembre 2011. A Kananga, les tribunaux de grande instance, de paix et pour enfants observent ce mouvement, de même que le parquet de grande instance de Mbandaka, contrairement au tribunal de grande instance de cette ville de l’Equateur.

Au cours de son discours sur l’état de la nation le 14 septembre 2011, le chef de l’Etat, Joseph Kabila avait mis à son crédit une augmentation du salaire de base des magistrats à 1 600 dollars américains.

Trois ans plus tard, les toges noires affirment n’avoir toujours pas atteint ce montant.

Décrétant une grève illimitée au lendemain de la rentrée judiciaire 2014, les magistrats ont déposé un mémorandum contenant leurs revendications au bureau de l’Assemblée nationale et de la Primature.

A Kananga, cette cessation de travail perturbe le fonctionnement de l’appareil judiciaire à travers le pays, notamment à Kananga, où seuls le personnel administratif et le procureur de la République travaillent.

Tous les bureaux de magistrats sont restés fermés, que ce soit au tribunal de grande instance, au tribunal de paix ou au tribunal pour enfants.

La machine reste bloquée au parquet où la police continue de ramener des détenus. On note également des retards dans les prononcés des jugements.

Dans le chef lieu de l’Equateur, seul le tribunal de grande instance continue de fonctionner. Bien que présents, les magistrats du parquet refusent de travailler.

Les avocats qui arrivent sur place ne trouvent aucun interlocuteur disponible, les nouvelles plaintes ne sont pas reçues et les dossiers en cours d’instruction sont à l’arrêt.

Le contrôle de détenus n’est pas effectué non plus et ceux qui devaient recouvrer leur liberté, au terme d’une détention préventive, sont maintenus en détention.

Le bâtonnier du barreau de Mbandaka, Me Richard Mwamba, regrette le préjudice causé par la grève des magistrats, bien que légale.

Il déplore notamment la détention illégale de certains détenus et le blocage du fonctionnement normal de l’appareil judiciaire.

Le bâtonnier de Mbandaka a invité le gouvernement à répondre rapidement aux revendications des magistrats afin de décanter cette situation.

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