Nord-Kivu: un couvre-feu instauré à Beni

La ville de Beni au Nord-Kivu. Radio Okapi/Ph.Martial Papy Mukeba.

Le maire de Beni, Nyonyi Bwanakawa a annoncé, lundi 3 novembre, un couvre-feu dans cette ville, située à 350 km au Nord de Goma (Nord-Kivu). Toutes les activités doivent désormais cesser de fonctionner dans la ville à partir de 18h 30 locale. Cette mesure a été décidée au cours du Conseil urbain de sécurité pour faire face à la résurgence des massacres des civils dans ce territoire. Plus de 100 personnes ont été tuées, en l’espace d’un mois, par les présumés rebelles ougandais des ADF.

«Il y a quelques jours, nous avons déploré l’assassinat de plus ou moins 30 personnes  dans la ville. Et dans un passé récent, la ville avait perdu 10 autres personnes. Alors, face à une situation comme celle-ci, nous avons

décidé un couvre feu sec », a expliqué le maire de la ville de Beni.

Nyonyi Bwanakawa a recommandé la cessation de toute activité à partir de 18 h 30. Les habitants de Beni doivent rester chez eux jusqu’au matin à 6 heures locales.

«Ça permet aux services spécialisés notamment l’armée et à la police, quand ils trouvent quelqu’un dehors, de comprendre qu’ils sont en face d’un ennemi. Cette mesure va durer le temps que ça va prendre», a-t-il poursuivi.
Appel à un Etat d’urgence
Pour sa part, la société civile du Nord-Kivu appelle le chef de l’Etat, Joseph Kabila, à décréter un État d’urgence dans le territoire de Beni, en proie aux massacres des civils.
Le vice-président de cette structure, Omar Kavota, a fait cet appel, lundi 3 novembre, au cours d’un  point de presse à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.
Il a qualifié les massacres perpétrés contre les populations civiles de Beni de “nouvelle guerre qui commence dans la zone”. Omar Kavota a également invité la communauté internationale à soutenir le gouvernement congolais pour faire face à ce climat d’insécurité.
«Notre structure note qu’au bout d’un mois, soit du 2 octobre au 2 novembre, les massacres successifs des ADF à Linzo-Sisene, 
Maimoya, Maibo, Kisiki, Mukoko, Oïcha, Ngadi, Mavivi, Eringeti, Bango, Kambi Ya Chui puis Boykene viennent
coûter  la vie à environ 120 personnes et occasionner le déplacement massif de plus ou moins 10 000 ménages», a fustigé le vice-président de la société civile du Nord-Kivu.
Cette organisation estime qu’au delà de simples actes de sabotage, ces massacres traduisent un signal fort d’une nouvelle guerre qui s’annonce.
Réagissant aux nouvelles tueries des civils samedi à Beni, le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej a révélé dimanche 2 novembre à Goma que des citoyens congolais sont comptés au nombre de suspects interpellés ces derniers jours par les services de sécurité.
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