Richard Muyej : «Ce qui s'est passé à Beni est une humiliation pour la nation»

Le Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Muyej Mangez Mans le 25/07/2013 à Kinshasa, lors de travaux de la commission tripartite RDC-ANGOLA-HCR. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej, et le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, sont arrivés vendredi 24 octobre au matin dans les localités d’Eringeti, de Mbau et d’Oicha, à quelque 60 km au nord-est de Beni-Ville, en territoire de Beni (Nord-Kivu). Environ 84 personnes, dont plusieurs enfants, ont été massacrées dans ces localités par des hommes armés depuis début octobre. Pour Richard Muyej, ce qui s’est passé dans ce territoire est une humiliation pour la nation.

«Je ne sais pas s’il y a des mots pour exprimer notre état d’âme. Ce qui est arrivé est grave, c’est un coup fort pour la nation. Je ne manquerai pas de dire que c’est même une humiliation», a affirmé le ministre de l’Intérieur, à son arrivée au quartier Bloc-Subi, à Eringeti.

Dans cette localité, 23 personnes avaient été tuées par des présumés rebelles ougandais de l’ADF.

Aujourd’hui, il s’agit d’un quartier fantôme, les habitants s’étant réfugiés dans d’autres localités jugées plus sûres.

Le ministre de l’Intérieur et le gouverneur du Nord-Kivu se sont aussi rendus au cimetière de Mapiki où sont enterrées ces victimes.

«Il nous faut absolument relever le défis. Notre armée se déploie dans l’espace et nous devons être en contact avec cette armée, pour la renforcer davantage de manière à protéger nos populations de manière efficace», a estimé Richard Muyej.

A l’étape d’Oicha et Mbau, les deux autorités ont échangé avec différentes couches de la population.

3 500 déplacés à Komanda

Les violences et assassinats qui se sont déroulés à Beni ont fait des milliers de déplacés.

En Ituri (Province Orientale), plus de 3 500 déplacés en provenance du Nord Kivu, majoritairement des femmes et des enfants, ont été enregistrés depuis une semaine à Komanda, à 80 km au sud-ouest de Bunia. Ils décrivent avec peine des scènes macabres qu’ils ont vécues.

Ces gens vivent dans des conditions précaires. Ayant tout abandonné dans leur fuite, ils se retrouvent dépourvus de tout.

Des enfants, qui voient ainsi leur scolarité perturbée, ont appelé le gouvernement à rétablir la sécurité dans leurs milieux d’origine.

Le chef de poste d’encadrement administratif de Komanda, Tondana Pakirabo, a annoncé le début d’une opération d’identification des enfants en âge scolaire afin de les inscrire dans les écoles de la place.

Ces déplacés plaident pour que le gouvernement leur garantisse la sécurité dans leurs milieux d’origine afin de leur permettre de rentrer chez eux.

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