Des représentants de la société civile de Kinshasa, du Sud-Kivu, du Nord-Kivu et de la Province Orientale se disent opposer à toute tentative de révision de la constitution en RDC. Ils ont publié une déclaration mercredi 10 septembre à Goma, en marge de la consultation nationale autour du suivi et de l’évaluation de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.
Pour ces acteurs de la société civile, rien ne justifie une révision de l’actuelle constitution qui, selon eux, ne présente aucune faille dans la garantie du bien-être des Congolais.
Oswald Rubasha, rapporteur de la société civile du Sud-Kivu, affirme que la révision de l’actuelle constitution serait une menace réelle à la paix et à la consolidation de la paix et de la démocratie chèrement acquise.
D’après lui, ce sont les changements apportés à la constitution en 2011 qui ont occasionné « la crise » après les dernières élections législatives et présidentielle. Cette révision de la constitution avait notamment fait passer le nombre de tours de l’élection présidentielle de deux à un.
« Nous avons encore en mémoire les séquelles laissées par la révision de 2011 qui nous a retiré le second tour, réduisant ainsi la légitimité nationale du candidat-président. La révision avait retiré le parquet parmi les détenteurs du pouvoir. Toute la crise qui a suivi les élections de 2011 était en fait entraînée par cette révision », explique-t-il.
Pour Oswald Rubasha, les dirigeants devraient plus s’intéresser aux questions de l’accès à l’eau, de la gratuité de l’enseignement primaire et du retour des réfugiés congolais.
« La constitution actuelle n’empêche en rien que la ville de Goma ait de l’eau, que la population ait des routes de qualité. La constitution actuelle n’empêche en rien le retour des milliers de Congolais en refuge. Voilà autant de questions qui devraient plus attirer l’attention des dirigeants qui ont fait des promesses au lendemain de leur prise de pouvoir par les élections », conclut-il.
Le débat sur une éventuelle révision de la constitution agite la classe politique depuis plusieurs mois. Certains opposants soupçonnent la majorité de vouloir modifier l’article 220 qui limite le nombre de mandat du président de la République à deux, empêchant ainsi Joseph Kabila de briguer un troisième mandat.
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