RDC: Soco appelé « à se retirer pour de bon » du parc des Virunga

Gorille de montagnes dans la Virunga, Nord Kivu, 2004.

L’organisation non gouvernementale Global Witness a appelé jeudi 4 septembre la société pétrolière britannique Soco « à se retirer pour de bon » du parc national des Virunga, la plus vieille réserve naturelle d’Afrique, dans l’Est de la République démocratique du Congo.

« Global Witness appelle les actionnaires de Soco [...] à dire à la société de se retirer du parc national des Virunga pour de bon », écrit l’ONG dans un communiqué.

En dépit du fait que les Virunga figurent sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité établie par l’Unesco, Soco s’est vu octroyer par les autorités congolaises en 2010 un contrat de partage de production pétrolière portant sur une concession à cheval sur une partie du parc.

Sous la pression de l’Unesco et de plusieurs chancelleries occidentales, Kinshasa a suspendu en 2011 le permis d’exploration accordé à Soco, mais l’entreprise a réussi à être associée à « l’étude environnementale et stratégique » (EES) devant décider du maintien ou non de cette suspension, ce qui lui a valu récemment de pratiquer des tests sismiques à l’intérieur du parc.

Après une intense mobilisation locale et internationale, Soco s’est engagée au mois de juin dernier « à n’entreprendre ou commander aucune activité d’exploration ou de forage à l’intérieur du Parc national des Virunga à moins que l’Unesco et l’Etat congolais ne conviennent que de telles activités ne sont pas incompatibles avec le statut du patrimoine mondial ».

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Global Witness déplore “l’ambiguïté” de cette déclaration qui, selon l’ONG, « laisse la porte ouverte à une déclassification partielle ou totale du parc » pour permettre l’exploitation du pétrole susceptible de se trouver dans son sous-sol.

Notant que Soco doit encore faire la preuve que sa concession abrite des gisements d’hydrocarbures, l’ONG lui demande de « s’engager à ne mener aucune activité d’exploration pétrolière à l’intérieur des limites actuelles du parc », comme l’a fait avant elle la société française Total.

Contactée par l’AFP, Soco a indiqué dans un email que sa position exprimée en juin n’avait “pas changé” et a indiqué qu’elle n’avait « plus aucune présence opérationnelle en RDC » depuis le 30 août, maintenant qu’étaient terminées ses études sismiques et géologiques.

Selon des sources familières du sujet ayant requis l’anonymat, l’entreprise analyse désormais les résultats de ces tests pour décider de la suite à donner à ses projets.

(Avec l’AFP)

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