Sud-Kivu : quatre commerçants congolais détenus depuis deux jours au Burundi

Une réserve des chèvres pour un rôtisseur le 14/05/2012 à Kinshasa-Bandal. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Quatre commerçants congolais de petit bétail sont détenus dans un cachot de la police antifraude burundaise (PAF) depuis deux jours. Ce service a aussi saisi 130 chèvres, dont 16 ont déjà péri suite à la fatigue dans le lieu de leur séquestration au Burundi, ainsi que 12 vaches. Ce service exige à ces commerçants le paiement de cinq millions de francs burundais (3 257 dollars américains) comme taxe forfaitaire pour le trafic de bêtes entre les deux pays.

Selon le président du Conseil des associations des petits commerçants transfrontaliers (CACT) du Sud-Kivu, à Uvira, Jules Mazibo Kibirizi, ils sont régulièrement victimes de tracasseries multiples de la part de certains services frontaliers burundais.

Les deux camions qui transportaient la centaine de chèvres et les vaches ont été saisis puis retournés de la cité frontalière de Gatumba jusqu’au bureau de la police à Bujumbura-centre.

Pour Jules Mazibo Kibirizi, la taxe exigée par ce service burundais est illégale. Selon lui, la norme sous régionale exigée par le marché commun de l’Afrique centrale et australe (Comesa) veut que les produits agricoles et d’élevage soient exonérés de toutes taxes à l’importation et à l’exportation.

Le chef de bureau de la Comesa à Kavimvira indique qu’il s’est rendu sur place à Gatumba pour constater le fait, afin de mener ensuite un plaidoyer auprès de sa hiérarchie.

De leur côté, les fournisseurs de petit bétail ont rencontré l’autorité territoriale d’Uvira, qui a promis de s’impliquer personnellement pour exiger la libération de ces Congolais et de leurs marchandises.

Des femmes qui font le commerce entre les deux pays se plaignent aussi des mêmes tracasseries. Elles affirment être souvent victimes de torture de la part des agents de ce service, qui leur confisquent aussi leurs marchandises.

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