Bunia: bras de fer entre deux associations des taximen-moto

Rond-point victoire. En couvre-chef de couleur rouge, un passager négocie son trajet. Avec les taxi-motos, les trajets ne sont pas définis à l’avance comme pour les taxis et taxi-bus. Ils font toujours l’objet de négociation.

Un conflit oppose l’Association des taximen-moto de l’Ituri, (Atamou), qui revendique le monopole dans ce domaine dans ce district de la Province Orientale, et l’association des Taximotos et Voitures (Atamov). Cette dernière a vu le jour à Goma au Nord Kivu et cherche à s’implanter en Ituri. Pour les départager, le commissaire de district a pris la décision de fusionner les deux associations pour éviter des altercations entre leurs membres. Mais le comité directeur d’Atamov rejette cette instruction, qui selon lui, viole le principe de la liberté d’association garanti par la constitution de la RDC.

C’est depuis plus d’une année qu’il y a des tiraillements entre les membres d’Atamoú et d’Atamov, qui troublent parfois l’ordre public.

Pour éviter que ce conflit dégénère en violences, le commissaire de district, Robert Vunduawe, a publié il y a plus d’une semaine une décision portant fusion des deux associations, avec en annexe une liste des membres du comite mixte. Selon lui, cette mesure répond au souci du maintien de l’ordre public.

Le vice-président de l’Atamou, Willy Mosingo, a salué cette décision:

«Ce protocole d’accord de coexistence pacifique en son article 2 stipule: ‘les structures parallèles en tant que sous composantes de l’une ou l’autre association sont non seulement supprimées mais il est strictement interdit d’en créer des nouvelles’. Dans le territoire de Mambasa, ils ont consenti et la fusion s’est faite. Et ils sont déjà à l’œuvre.»

De son côté, le comité provincial de l’Atamov a rejeté cette mesure de fusion, qu’il estime illégale. Saïdi Shishombo, son président, dit avoir saisi la justice à Bunia:

«La décision du commissaire ne convient pas, c’est illégal. Nous connaissons les lois du pays, nous avons déjà introduit une plainte à la justice pour qu’elle fasse son travail afin de nous départager.»

Certains dirigeants de l’Atamov ont été interpellés toute la journée du lundi par les services de l’Agence nationale des renseignements (ANR) à Bunia. Cette interpellation, selon eux, fait suit à une plainte de leurs homologues de l’Atamou.

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