RDC : l’UNFPA pour une formation des jeunes adaptée au monde du travail

Travaux de finition du boulevard du 30 juin à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) plaide pour une formation des jeunes congolais adaptée aux besoins du monde du travail. Une série d’enquêtes présentées par cette agence des Nations unies à l’occasion de la journée mondiale de la population célébrée ce vendredi 11 juillet indique que les jeunes âgés de moins de 25 ans constituent  68% de la population congolaise. Pour le professeur José Mangalu Mobe, consultant national à l’UNFPA et coordonnateur national de la cellule Genre au ministère de la Famille, Genre et Enfant, la jeunesse doit être bien formée pour qu’elle participe au développement de la RDC.

« Actuellement, il s’observe que les profils des jeunes qui sortent de l’université ou du système de l’enseignement, de façon générale, ne rencontrent pas la préoccupation des employeurs. Les employeurs disent qu’ils ont de l’emploi pour les jeunes. Mais les jeunes qu’ils rencontrent sur le marché n’ont pas les compétences qu’ils cherchent », explique-t-il.

Pour le consultant de l’UNFPA, il faudrait adapter le système scolaire au besoin du monde de l’emploi et assurer une adéquation entre la formation et l’emploi.

« On ne forme pas pour former. Il faut former la jeunesse en fonction des besoins exprimés par le monde de l’emploi », soutient-il.

Le professeur José Mangalu Mobe estime que la question de la formation est le premier problème de la jeunesse congolaise.

« Le problème de la jeunesse, c’est d’abord le problème de l’instruction. Il se trouve qu’un certain nombre de jeunes n’ont pas accès à l’instruction, n’ont pas accès à l’éducation. Et ça pose problème. Si la jeunesse n’est pas suffisamment préparée, c’est l’avenir de toute la nation qui peut en pâtir », soutient-il.

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En dehors de la question de l’éducation, il indique que la jeunesse congolaise est aussi confrontée au problème de l’accès à la santé.

« Un autre problème, c’est l’accès la santé notamment la santé sexuelle en matière de reproduction. Vous savez que dans nos cultures, on ne parle pas de la sexualité avec les enfants. Ceci fait que les jeunes découvrent la sexualité dans la rue », déplore le consultant de l’UNFPA.

« Agir de toute urgence »

A l’occasion de la célébration de cette journée de la population, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon appelle à une action urgente en faveur des jeunes.

« Il nous faut agir de toute urgence », écrit-il dans son message, expliquant que de trop nombreux jeunes n’ont pas les moyens de sortir de la pauvreté.

Le secrétaire général de l’Onu se dit préoccupé par le sort des adolescentes qui subissent des discriminations, violences sexuelles, mariages précoces et grossesses indésirées.

Il regrette que même les jeunes qui ont la chance de faire des études supérieures n’arrivent pas toujours à trouver un travail.

« Quand ils en ont un, il s’agit souvent d’un emploi mal rémunéré et sans réel débouché », souligne Ban Ki-moon.

Pour mettre fin à cette situation, il estime qu’il faut investir dans la santé, l’éducation, la formation et l’emploi, afin d’accompagner les jeunes lors du passage à l’âge adulte.

« C’est à cette condition que nous pourrons améliorer leurs vies et notre avenir commun », affirme le secrétaire général des Nations unies.

Le thème retenu cette année pour la journée mondiale de la population est «Investir dans la jeunesse ». L’UNFPA lance ce vendredi une campagne de sensibilisation des jeunes congolais à travers les médias sociaux sur ce thème.

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