Uvira: une ONG locale dénonce le port d’armes de guerre par les civils

Les éléments d’un groupe d’autodéfense populaire de Lemera dans les moyens
plateaux d’Uvira, à Mulenge, Sud-Kivu année 2012. Radio Okapi/Ph. Fiston NGOMA

L’ONG Life Action dénonce la circulation et la détention d’armes de guerre par les populations civiles dans plusieurs localités des groupements de Kigoma et de Bijombo dans les moyens et hauts plateaux d’Uvira (Sud-Kivu). Dans son rapport hebdomadaire déposé vendredi 4 juillet matin à l’auditorat militaire de la garnison d’Uvira, cette ONG locale explique que ce phénomène s’est accru depuis le dernier massacre de Mutarule.

Life Action a déposé vendredi matin à l’auditorat militaire de la garnison d’Uvira son rapport de protection, deux jours après sa publication. Son coordonnateur, Faustin W’Elongo recommande à la justice militaire de descendre sur Bijombo et dans d’autres localités des hauts et moyens plateaux d’Uvira pour faire le constat.

Sur place, le climat d’insécurité s’intensifie au sein des communautés locales. Un habitant de Kitembe a été tué mercredi dernier à Kiriama et un autre la semaine dernière à Kashehengo.

Cette dernière victime se trouvait dans un groupe de personnes qui voyageait à pied à travers la forêt de Bibangwa, lorsqu’ils sont tombés dans l’embuscade tendue par des bandits armés, sur la route vers Mulenge, dans les moyens plateaux.

A Bijombo, par exemple, deux familles d’une même communauté détentrice d’armes de guerre ont échangé la semaine dernière des tirs à Chanzovu, Kagogo, Mugogo.

Ces affrontements ont fait un mort et quatre blessés. Les litiges portaient sur un cas de mariage forcé d’une jeune fille.

Dans les hauts plateaux, d’autres sources d’ONG locales affirment aussi que les armes sont visibles entre les mains des civils. Les communautés locales ont fait recours à leurs anciennes milices, qui se comptent à cinq dans la région, pour se protéger après le massacre de Mutarule.

Des sources humanitaires confirment la reconstitution des anciennes milices par les communautés locales dans la localité de Katobo, dans les hauts plateaux.

Les ONG locales accusent les rebelles burundais du FNL et les combattants rwandais des FDLR de se livrer à la vente d’armes aux milices. Une arme Ak-47, de marque chinoise, se négocie entre 40 à 50 dollars américains, selon les mêmes sources.

Elles appellent l’armée régulière de prendre la situation au sérieux pour mettre fin à la circulation d’armes dans la région.

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