Des Forces armées de la RDC (FARDC) ont érigé depuis 6 mois deux barrières dans les villages de Magoba et Gahira à 30 km de Minova-centre, dans le Sud-Kivu. Ils exigent entre 100 à 200 francs congolais (1 à 2 centimes de dollars américains) à chaque passage d’hommes et de marchandises. La société civile de Minova exige le démantèlement de ces barrières illégales. Pour le commandant de ce bataillon, ces militaires dépendent de cette perception pour leur survie.
Au cours d’une visite sur place mercredi 2 juillet, le président de la société civile de Minova, Néhémie Habajuwe Bahati, a exigé le démantèlement, sans délais, de ces barrières érigées par les éléments du bataillon spécial des FARDC.
«Nulle part dans toute la loi de notre pays, les militaires sont autorisés d’ériger une barrière pour tracasser la population, une population très pauvre. Nous regrettons et nous condamnons ces faits parce que ça ne doit pas se faire», a-t-il affirmé.
D’après Néhémie Habajuwe Bahati, chaque piéton est dans l’obligation de payer de l’argent, à l’aller comme au retour pour traverser une barrière.
«Un homme doit payer 200 francs à l’aller, 200 francs au retour. La femme paie 100 francs, l’enfant 100 francs. On fait aussi payer les marchandises. Quel trésor public, sous quelle loi, quelle ordonnance, on est entrain de faire ça», a-t-il interrogé.
Les victimes de ces tracasseries sont principalement les habitants de Minova, Numbi, Chebumba et Kalungu, selon lui.
Le président de la société civile de Minova s’indigne de cette situation d’autant plus que, pour lui, les militaires ne sont pas là pour tracasser la population mais pour la défendre ainsi qu’assurer l’intégrité du territoire national.
Interrogé par Radio Okapi, le commandant du bataillon spécial des FARDC a affirmé qu’il est difficile de mettre fin à cette pratique, ses éléments dépendant de cette perception pour leur survie.
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