Les victimes d’actes de torture dans les territoires de Mitwaba, Manono et Pweto, dit le triangle de la mort, au Katanga, éprouvent des difficultés à atteindre les instances judiciaires. A Mitwaba en particulier, ces victimes, souvent des femmes démunies, n’ont pas les moyens de se rendre au tribunal de Kipushi, à plus de 300 kilomètres de leurs résidences. Selon Daniel Tshisungu, responsable du corps de défenseurs judiciaires de Kipushi, cette distance entre la justice et le justiciable pose problème.
Le Bureau conjoint des Nations unies au droit de l’homme à Lubumbashi a organisé jeudi 26 juin une table ronde à Kipushi, dans le district du Haut-Katanga, à l’occasion de la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture.
A cette occasion, le responsable du corps des défenseurs judiciaires de Kipushi a reconnu que les victimes de torture, démunies, n’ont pas assez de moyens de se déplacer vers Kipushi pour porter plainte.
M. Tshisungu estime cependant qu’il y a une avancée significative par rapport à la répression des actes de torture.
«Que ce soit au niveau de la justice militaire qu’au niveau de la justice civile, on est en train, pas à pas, de voir que de plus en plus les gens prennent cette bonne habitude de dénoncer les cas de torture dont ils sont victimes», a-t-il affirmé.
Selon Daniel Tshisungu, le tribunal de grande instance du Haut Katanga s’est installé justement à Kipushi suite aux nombreux cas de torture signalés dans le district du Haut-Katanga, surtout à Mitwaba et Pweto, où il y a eu beaucoup d’atrocités.
«Beaucoup de victimes de ces atrocités ont pris conscience et sont peu à peu en train de les dénoncer. Et la machine judiciaire est vraiment mise en marche», a-t-il assuré.
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