Plus de quatre cents réfugies centrafricains, dont une soixantaine de femmes et plus de 45 enfants, ont quitté à pied depuis mercredi 25 juin le camp Mole situé à 35 Km de Zongo, où ils étaient hébergés par le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR). Ils veulent regagner leur pays d’origine, dénonçant notamment leur mauvaise prise en charge par cette agence des Nations unies; ce que réfute le HCR. Les autorités de Zongo s’opposent à tout retour des réfugiés non programmé par une commission tripartite.
D’autres réfugiés centrafricains arrivent à compte-goutte depuis ce jeudi matin à Zongo. Ils sont cantonnés devant le bureau de la Monusco.
Ces réfugiés déplorent des menaces verbales de la part de certains partenaires du HCR qui les encadrent, la mauvaise situation alimentaire et sanitaire et la non-réalisation de la promesse faite par le HCR de scolariser leurs enfants.
«Ils veulent rentrer dans leur pays. Ils estiment qu’il n’y a pas assistance. On leur avait promis un certain nombre de choses, notamment l’éducation de leurs enfants et une assistance matérielle, qui ne vient pas», a témoigné le Maire de Zongo, Michel Siazo yeke Yeke.
Pour sa part, le HCR a rejeté en bloc ces accusations. Il a par ailleurs indiqué qu’à partir du moment où ces réfugiés ont signé un mémorandum renonçant délibérément à leur statut de réfugié, il ne les considère plus comme tel.
Le Haut commissariat pour les réfugiés et ses partenaires ont pourtant construit plusieurs infrastructures, dont celles permettant à ces réfugiés de bénéficier de l’eau potable ainsi que des latrines. Ils ont aussi construit des écoles primaires et tout récemment une nouvelle maternité, un cybercafé avec la bibliothèque pour les réfugiés.
Ces réfugies sollicitent un moyen de transport pour récupérer notamment les femmes enceintes, les personnes de troisième âge ainsi que les handicapés qui sont restés à Mole pour rejoindre Zongo, d’où ils espèrent traverser pour rentrer chez eux en Centrafrique.
Mais ils ne peuvent pas traverser la rivière Ubangi, parce que les normes internationales ne le permettent pas. Le rapatriement en principe doit se faire dans une commission tripartite, regroupant le HCR, du pays d’accueil et du pays d’origine, a expliqué Michel Siazo yeke Yeke.
«Or, dans le cas d’espèce, il se fait que ce sont les réfugiés eux-mêmes qui ont renoncé à leur statut. Je viens même de parler avec notre ambassadeur en RCA, qui, lui aussi, a saisi les autorités centrafricaines sur ce sujet», a-t-il poursuivi.
Le camp de Mole abrite douze mille réfugiés centrafricains depuis plus d’une année. Ils ont fui les atrocités de la guerre dans leur pays.
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