Massacre de Mutarule: «Il faut identifier le problème et chercher une solution», préconise Martin Kobler

Martin Kobler, le chef de la Monusco en train de discuter avec une famille qui a fui la violence des miliciens à Pweto, province du Katanga. (Février 2013)

« Il faut reconnaitre le problème et essayer de trouver la solution ensemble », a déclaré le chef de la Monusco vendredi 20 juin aux membres de la communauté Bafuliro au sujet du massacre de Mutarule. Des hommes armés y avaient assassiné une trentaine de personnes dans la nuit du 6 au 7 juin dernier. Martin Kobler s’est rendu sur place dans le Sud-Kivu pour s’entretenir avec la population endeuillée. Il a annoncé une réunion à ce sujet dans les tout prochains jours avec différentes couches de la population sans les autorités locales, ni les forces de l’ordre.

Martin Kobler s’est dit « choqué» par le spectacle qu’offre la localité de Mutarule. En effet, cette localité du territoire d’Uvira ressemble encore à un village fantôme. Près de quatre mille personnes l’ont quitté pour se réfugier dans la cité de Sange, dans le même territoire, après le massacre.

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Encore sous l’émotion, la population a expliqué à Martin Kobler le drame et les souffrances qu’elle vit actuellement en déplacement.

Le chef de la Monusco a dit comprendre les émotions exprimées :

« J’ai écouté vos problèmes, j’ai vu vos émotions mais vos émotions ne sont pas une solution ».

Martin Kobler a demandé la tenue d’une réunion spéciale avec les représentants de la communauté des Bafuliro et les généraux de la force de la Monusco sans les autorités locales, les medias, la Police nationale congolaise, ni l’armée.

Entre temps, pendant les échanges avec le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, les membres de la communauté Bafuliro et les acteurs de la Société civile ont recommandé que les présumés auteurs de cette tuerie soient identifiés et déférés devant la justice internationale.

Les membres de cette communauté ont demandé que les unités de l’armée soient permutées. Ils ont aussi fustigé l’inaction de la Monusco face à une population en danger le jour du drame.

Dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 juin dernier, des hommes armés avaient assiégé la chambre de prière de l’Eglise locale de la 8e communauté des églises de la pentecôte en Afrique centrale. Et les assaillants avaiennt tiré à bout portant sur les fidèles trouvés sur place, selon des leaders locaux. Ces hommes armés avaient également attaqué des habitations et le centre de santé de cette localité.

Après ce massacre, un responsable de la jeunesse et un officier militaire avaient été interpellés. Le premier est poursuivi pour des déclarations qu’il a faites avant le massacre et le second est accusé par son chef hiérarchique d’«abstention d’agir».

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