La circulation a été perturbée ce lundi 16 juin matin dans certains coins de la ville de Mbuji-Mayi au Kasaï-Oriental. Des pneus sont brûlés sur certaines artères. La tension est perceptible dans la ville. Elle est consécutive à la mesure des autorités provinciales qui oblige désormais les motocyclistes et leurs passagers de porter des casques. Quelques taxi-motards qui se sont conformés à cette mesure ont été agressés par des inconnus qui leur lançaient parfois des pierres.
D’après le président national de l’association des taxis motos du Congo pour le développement (ACMCOD), l’avenue Kalonji qui relie trois communes en passant par le grand marché Bakwa Dianga, la circulation est bloquée à trois endroits. A Cohydro, et au niveau de Mwa Luse, les jeunes gens non identifiés menacent et jettent des pierres sur les motocyclistes qui ont porté les casques.
Sur l’avenue Salongo vers le Rond Point Kalala wa Nkata, des pneus sont brûlés depuis tôt le matin. Sur l’avenue de l’université en revanche, les motocyclistes en règle avec la loi ont été agressés par des inconnus.
Beaucoup de motocyclistes s’oppose à la décision gouvernementale estimant que le port des mêmes casques par tous les passagers favoriserait la transmission des maladies de la peau. Ils se font ainsi l’écho de l’opinion de certains députés provinciaux. La question a en effet été discutée le week-end dernier à l’assemblée provinciale.
Chandra Tshiamala président de l’ACMCOG demande à ses membres de se conformer aux lois du pays. «Nous sommes en train de sensibiliser nos membres pour qu’ils puissent acheter ces deux casques», a-t-il affirmé.
Les policiers sont déployés dans des lieux névralgiques de la ville pour parer à toute éventualité.
Le ministre provincial de l’Intérieur et porte-parole du gouvernement estime de son côté que cette mesure vise à protéger la population après l’analyse des statistiques d’accidents enregistrés sur la ville :
«C’est une mesure [qui a été prise en conformité] avec la loi congolaise de 1978. Ce n’est pas pour les rançonner, c’est plutôt pour les protéger eux-mêmes. Et c’est une question d’assister une personne en danger.»
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