Accrochages RDC-Rwanda: Kigali nie avoir violé le territoire congolais

Des militaires congolais assis à l’arrière d’une voiture 4X4 surmontée d’une arme automatique au Nord-Kivu, en juin 2014.

Le gouvernement congolais accuse le Rwanda d’avoir violé son territoire à l’issue des accrochages survenus, mercredi et jeudi derniers, entre les armées de deux pays, dans le territoire de Nyirangongo, à plus de 30 km au Nord de Goma (Nord-Kivu). Ce que rejettent les officiels rwandais.

Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais, confirme l’incursion de l’armée rwandaise en territoire congolais : «Nous avons enregistré une incursion d’un groupe de militaires rwandais sur le territoire de la RDC, à la frontière près de Kibumba. Ils ont capturé et amené au Rwanda le caporal Bahisilo ; les Rwandais ont arrosé notre territoire, ce qui a provoqué des incidents d’artillerie lourde».

Les affrontements entre les deux pays sont contraires à l’esprit et à la lettre de l’accord-cadre de paix d’Addis-Abeba, signé en février 2013, par les Etats de la Conférence internationale de la région des Grands lacs (CIRGL), sous l’égide de la Monusco et de l’Union africaine (UA).

Dans cet accord-cadre de paix, les pays de la région avaient renouvelé leur engagement entre autres à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des Etats voisins, à respecter les préoccupations et intérêts légitimes des Etats voisins, notamment sur des questions de sécurité. Mais l’accord n’a pas prévu de sanctions contre tout Etat signataire qui marcherait à l’encontre de ce texte. Il stipule tout simplement qu’un mécanisme de suivi régional, impliquant les dirigeants des pays de la région, passe en revue les progrès de la mise en œuvre des engagements pris à Addis-Abeba.

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Lambert Mende avait qualifié ces accrochages d’«acte délibéré de provocation » de Kigali qui, selon lui, chercherait à entraver le processus de désarmement volontaire des FDLR.

Après ces incidents, le patron de la Monusco, Martin Kobler, a appelé la RDC et le Rwanda au calme, leur demandant de s’abstenir de tout acte de violence.

Les accrochages avaient débuté mercredi matin lorsque les FARDC avaient riposté à une provocation des Forces pour la défense du Rwanda (RDF) qui auraient tenté de s’installer sur une colline de Kanyesheja, sur le territoire congolais, selon le porte-parole militaire au Nord-Kivu, colonel Olivier Hamuli.

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