Procès Ntaganda : HRW invite la CPI « à cibler les vrais responsables »

Bosco Ntaganda lors de la première audience de confirmation des charges à la CPI le 10 février 2014 © ICC-CPI

Après le renvoi en procès de Bosco Ntaganda, l’ONG britannique Human rights watch (HRW) demande à la Cour pénale internationale (CPI) « de cibler les vrais responsables soupçonnés d’avoir soutenu des groupes armés dans le Nord-Kivu ». Dans un communiqué publié mercredi 11 juin, cette organisation estime que la justice ne sera pas complète « si les individus qui ont appuyé et armé les milices sanguinaires de la RDC ne sont pas inquiétés ».

L’affaire Ntaganda est en procès après que la CPI a confirmé les charges contre cet ancien chef de guerre accusé de crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis en Ituri (Province Orientale) entre 2002 et 2003. A l’époque, il était l’un des chefs militaires des Forces patriotiques pour la libération du Congo.

D’après le communiqué de HRW, des responsables politiques et militaires de la RDC, du Rwanda et de l’Ouganda ont fourni un appui financier, militaire et politique à des milices responsables de nombreuses exactions en Ituri et dans les deux Kivu, en étant pleinement conscients que ces milices se livraient à des violations généralisées du droit international.

Pour la directrice du plaidoyer au sein du programme Justice Internationale de HRW Géraldine Mattioli, le procès de Ntaganda devrait donner à la procureure de la CPI la motivation nécessaire pour faire passer son enquête sur la RDC à un niveau supérieur.

Elle a invité la procureure à s’occuper des responsables de haut rang qui, en dernière analyse, portent la vraie responsabilité des atrocités commises.

Quant aux autorités congolaises, HRW leur a demandé de réaliser des progrès en vue de l’adoption d’une proposition du gouvernement pour créer des chambres spécialisées mixtes. Celles-ci seraient chargées de traiter ces dossiers dans le cadre du système judiciaire congolais, à condition qu’elles soient indépendantes et efficaces.

En réaction à la demande de HRW, le porte-parole de la CPI en RDC, Paul Madidi, a souligné que depuis quelques années, le bureau du Procureur mène des enquêtes par rapport aux crimes dans les deux Kivu. Il a souligné que cela demande suffisamment d’éléments d’informations et qu’il faudrait du temps avant de voir ces enquêtes aboutir.

Après la scission du M23 en deux branches, Bosco Ntaganda a été défait par l’autre branche de Sultani Makenga au Nord-Kivu. Dans sa fuite, il avait trouvé refuge à l’ambassade américaine à Kigali. C’est de là qu’il a demandé à rejoindre la Haye où il est détenu depuis mars 2013.

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