La société britannique Soco s’est engagée auprès du Fonds mondial pour la nature (WWF) à cesser toute opération pétrolière au sein du parc national des Virunga dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Les deux parties, qui étaient en procès depuis octobre 2013, ont indiqué dans un communiqué commun mercredi 11 juin avoir trouvé un accord à ce sujet.
Selon cet accord cité par l’AFP, Soco s’engage à stopper ses programmes opérationnels au parc national des Virunga et à ne pas y forer; sauf si l’Unesco et le gouvernement de la RDC sont d’accord.
Soco se retirera des Virunga après avoir conclu ses différentes activités opérationnelles en cours, ce qui comprend notamment la prospection sismique dans le lac Edouard.
En outre, Soco promet de ne pas mener d’opérations dans tous les autres sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco.
En échange, le WWF s’engage à retirer sa plainte déposée en octobre 2013 auprès de l’agence britannique de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) concernant des violations présumées des droits de l’Homme et des protections environnementales.
Le directeur général du WWF, Marco Lambertini, a, par ailleurs, appelé le gouvernement de la RDC à «réaffirmer sa conviction que les Virunga ont une valeur universelle exceptionnelle pour l’humanité entière en annulant toutes les concessions pétrolières chevauchant les limites du parc.»
« Je me réjouis de l’accord »
Le vice-Premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, se réjouit de l’accord entre WWF et Soco.
Depuis plusieurs mois, il attirait l’attention des autorités britanniques sur les activités de l’entreprise pétrolière dans le parc des Virunga et le risque que ces activités présentaient pour la sauvegarde de ce parc dont l’écosystème est unique au monde.
Dans un communiqué publié sur son site internet, Didier Reynders, remercie son collègue britannique William Hague d’avoir répondu positivement à ces préoccupations.
Le retrait annoncé de Soco est le résultat des pressions nationales et internationales contre l’exploration et la production du pétrole dans le bloc 5 du rift albertin Est RDC, pourtant autorisées par décret duprésident Joseph Kabila depuis juin 2010. Le projet a été vivement critiqué notamment par l’Unesco, l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), la société civile congolaise et les ONG environnementales.
Dans cette même lancée, le Fonds mondial de protection de la Nature avait porté plainte le 7 octobre dernierdevant l’Organisation de coopération et de développement économique pour non-respect des normes sociales et environnementales, c’est une victoire.
Le site d’exploitation pétrolière couvre une superficie de 7 000 Km²; allant de Rumangabo, en territoire de Rutshuru, jusqu’à Kasindi port au nord en territoire de Beni, en longeant le lac Edouard au cœur du parc national des Virunga.
Les Virunga sont le plus vieux parc naturel d’Afrique, créé en 1925, pendant la colonisation belge. En 1979, cette réserve d’environ 800 000 hectares, a été classée au patrimoine mondial par l’Unesco, en raison de sa grande biodiversité.
Les Virunga, ce sont plus de 2 000 espèces végétales, plus de 200 espèces de mammifères et plus de 700 espèces d’oiseaux. Mais ce qui lui donne sa renommée internationale, ce sont les 200 gorilles des montagnes, en voie d’extinction.
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