Le MLC exige la suspension du calendrier de la Ceni

Des partisans du MLC le 2/8/2013 à Kinshasa, lors de la matinée politique de leur parti. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le Mouvement de libération du Congo (MLC) exige la suspension du calendrier des élections urbaines, municipales et locales publiées lundi dernier par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Dans une déclaration à la presse vendredi 30 mai soir à Kinshasa, le parti cher à Jean-Pierre Bemba dénonce le fait que la Ceni ait décidé unilatéralement de publier un calendrier qui ne rencontre pas les vœux émis par un grand nombre d’acteurs politiques et de la société civile.  Pour le MLC, le choix de la Ceni de commencer par les élections locales en lieu et place des provinciales pousse à s’interroger sur son indépendance.

Tout en réitérant sa volonté de collaborer de manière constructive avec la Ceni pour la réussite du processus et la consolidation de la démocratie, le MLC exige la suspension de ce calendrier et la poursuite du dialogue entre toutes les parties concernées par le processus électoral.

Le parti déplore la priorité accordée par la Ceni aux élections urbaines, municipales et locales au détriment des provinciales voulues par une partie de la classe politique.

Il dénonce aussi la publication non consensuelle du présent calendrier, qui selon ce parti d’opposition, pourra être une source latente et évidente des contestations futures.

«La Ceni a choisi de nous présenter un calendrier tronqué, émietté, partiel et partial, qui ne comprend pas l’approche traditionnelle et globale [de] cycle électoral 2014-2016», a affirmé le secrétaire général du MLC, Thomas Luhaka.

Ce parti estime par ailleurs que ce calendrier ne prend pas en compte les préalables légaux, techniques, administratifs et judiciaires nécessaires à la tenue de ces scrutins.

Thomas Luhaka relève des germes de conflictualité que présente la démarche de la Ceni:

«Le scrutin va-t-il se dérouler sous le régime de l’ancienne loi électoral ou sous la nouvelle loi en cours d’élaboration? L’absence des listes des groupements, la problématique des groupements de fait et surtout la mise en cohérence de ces entités avec les nouvelles entités créées par les décrets instituant certaines agglomérations en villes ou communes. Cette situation  est susceptibles de provoquer des contestations graves sur les futures circonscriptions et les autorités coutumières actuelles.»

Devant la presse lors de la publication de ce calendrier électoral, le président de la Ceni, abbé Apollinaire Malumalu, s’était prononcé sur les arrêtés relatifs aux groupements. «Le ministère de l’Intérieur nous a dit qu’il [était] prêt et qu’il [restait] deux rencontres importantes à organiser au mois de juin à Kananga et à Mbuji-Mayi pour rendre public ces arrêtés qui concernent les groupements», avait-il précisé.

La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a publié lundi 26 mai le calendrier des élections urbaines, municipales et locales. Cet échéancier contient trois grandes dates: le 14 juin 2015, jour du scrutin des conseillers des communes, des secteurs et des chefferies ; le 29 août 2015, jour du vote des conseillers urbains, des bourgmestres et des chef des secteurs, et enfin le 15 octobre 2015, prévu pour le scrutin des maires et maires adjoints. «Ce calendrier sera respecté», a assuré le président de la Ceni, abbé Apollinaire Malumalu, précisant que le problème de financement ne se pose pas.

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