RDC : le gouvernement accusé de ne pas respecter la loi d’amnistie

Camp Kokolo à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

L’avocat des militaires et policiers bénéficiaires de l’amnistie mais encore hébergés dans un site de transit à Kinshasa accuse le gouvernement ne pas respecter la loi sur l’amnistie pour faits de guerre et insurrectionnels. Me Jean-Marie Kabengele, affirme que certains de ces amnistiés sont extraits nuitamment du site où ils sont hébergés à la Cité Maman Mobutu et amenés dans d’autres villes du pays sans que leur famille n’en soit informée.

« M. Kwadeba et Kabongo ont été pris. Ils ont passé nuit au camp Kokolo. Destination : Mbuji-Mayi. Il y a M. Kobambu qui a été amené à Goma. Agolowa, Yimbi et Epumba ont été acheminés à Kisangani sans que leurs familles sachent. Il y a eu encore le colonel Lingongo et les autres qui ont été acheminés à des endroits jusque là inconnus », raconte l’avocat, s’interrogeant sur l’effectivité de l’amnistie qui couvre les faits insurrectionnels, faits de guerre et infractions politiques commis entre le 1er janvier 2006 et le 20 décembre 2013.

« Est-ce l’exécution effective de la loi d’amnistie ou c’était tout simplement le changement des lieux de détention pour tromper l’opinion nationale et internationale. Nous sommes maintenant convaincus que le pouvoir en place ne veut pas exécuter la loi d’amnistie », affirme Me Jean-Marie Kabengele.

L’avocat rapporte que ses clients extraits de leur site de transit de la cité Maman Mobutu sont escorté par des agents de l’Agent national de renseignement (ANR) et des militaires du camp Kokolo. A l’en croire, ces amnistiés passent d’abord nuit au Camp Kokolo avant d’être acheminés à l’aéroport.

Interrogé il y a quelques semaines sur ces amnistiés qui n’ont toujours pas rejoint leurs familles, le porte-parole du gouvernement avait précisé que ces personnes avaient choisi de réintégrer l’armée et la police.

Lambert Mende avait expliqué ces 58 policiers et militaires sont en transit pour rejoindre leur centre d’intégration et devraient être soumis au Programme Démobilisation, Désarmement et réintégration (DDR) à travers les centres de Kitona ou de Kamina.

La loi sur l’amnistie a été promulguée par le chef de l’Etat en février dernier. Depuis, plusieurs dizaines de détenus bénéficiant de cette amnistie ont été libérés.

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