Nord-Kivu : le chef de Luberiki appelle la Monusco à protéger les candidats à l’Examen d’Etat

Bunagana, Nord Kivu, le 16 mai 2012, les forces spéciales jordaniennes sécurisent le périmètre de déploiement après les affrontements armés entre FARDC et les mutins qui occasionné la fuite de la population en Ouganda voisin malgré le déploiement des casques bleus- Ph. Sylvain Liechtin

Le chef du groupement Luberiki, situé à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Goma, demande la protection des casques bleus de la Mission de l’Onu en RDC (Monusco) en faveur des candidats aux épreuves pratiques et de dissertation de l’Examen d’Etat qui débutent jeudi 15 mai à Kitshanga. Selon le Mwami Bamongo Alexandre, cette partie de la province échappe à l’autorité de l’Etat. Il appelle en outre l’armée congolaise interrompre ses patrouilles dans ce secteur pour éviter les accrochages avec les éléments Nduma Defense Of Congo (NDC). Il craint que d’éventuels affrontements ne fassent fuir ces élèves et leurs familles.

Selon le Mwami Bamongo Alexandre, les accrochages entre les Forces armées de la RDC (FARDC), en patrouille, et les combattants NDC de Sheka déstabilisent les habitants des villages Mungazi, Kibati, Ishunga.

Dimanche 11 mai, les militaires qui poursuivaient ces miliciens à Mungazi ont tiré des coups de feu en l’air, semant la panique au sein de la population qui a fui en brousse.

«Ça aurait été beaucoup mieux qu’on suspende d’abord les patrouilles des FARDC parce que, lorsqu’ils vont croiser des éléments du NDC, les enfants vont tous prendre le large et les examens ne pourront pas se passer dans la quiétude», a déclaré le Mwami Bamongo.

Il demande aussi au gouvernement de «tout faire pour que la Monusco basée à Buniampuri soit présente au niveau de Kitshanga lors de la passation d’examen d’Etat, pour essayer de rassurer les enfants et les inspecteurs».

«Le grand problème que j’ai, c’est la protection des enfants qui vont devoir présenter les examens d’Etat à Kishanga, parce qu’il n’y a là aucune présence de l’autorité de l’Etat», a-t-il affirmé.

La veille de l’appel du Mwami, le Réseau de défense des droits de l’Homme et de l’Enfant (Rhedi) s’était inquiété qu’au moins deux-cents élèves finalistes de vingt écoles du territoire de Walikale (Nord-Kivu) ne puissent pas atteindre leur centre d’examen à Kashebere, à environ 120 km plus au nord.

Elle signalait des affrontements dans cette zone depuis dimanche 11 mai entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et l’Armée des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS).

Le Rhedi avait appelé l’armée à faire une trêve dans les opérations de traque de ces miliciens pour permettre à ses élèves de passer leurs épreuves.

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