Une cinquantaine de militaires et policiers bénéficiaires de l’amnistie pour faits de guerre et insurrectionnels sortis récemment de prison de Ndolo et Makala à Kinshasa n’ont pas regagné leurs familles. Hébergés dans un centre de transit a la cité Mama Mobutu, ils affirment ne pas disposer de leur liberté de mouvement. Me Peter Ngomo, leur avocat se demande à quoi a servi leur amnistie. Il a appelé samedi 10 mai les autorités congolaises à clarifier la situation de ses clients.
« On leur dit par les policiers qui les gardent qu’ils sont toujours considérés comme de détenus. Ce qui les énerve un peu parce que les faits pour lesquels ils ont été arrêtés, de tous ceux qui sont là je ne pense même pas qu’il y a eu des condamnés. L’un des officiers qui est là a même dit à certains d’entre eux que celui qui va s’hasarder à aller du côté du mur, on va tirer sur lui », explique Me Peter Ngomo.
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Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende déclare de son côté que ces 58 militaires et policiers sont déjà amnistiés et libres. Mais puisqu’ils ont choisi d’intégrer l’armée ou la police, ils sont soumis au programme DDR (Démobilisation, Désarmement et réintégration, NDLR) et sont en transit pour rejoindre leur centre d’intégration.
« Vous avez un échantillon de 58 de nos compatriotes qui ont choisi de rentrer dans les rangs, ils doivent partir d’ici vers un des centres de rassemblement soit Kamina soit Kitona. Nous sommes un Etat, quand nous libérons des gens nous savons qu’ils sont libérés. Ce n’est pas parce que des gens sont gardés quelque part en attente d’être transportés vers un centre de réintégration au sein de l’armée qu’ils sont des prisonniers », affirme Lambert Mende.
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La loi sur l’amnistie votée le 3 février dernier à l’Assemblée nationale couvre les faits insurrectionnels, faits de guerre et infractions politiques commis entre le 1er janvier 2006 et le 20 décembre 2013. L’option de cette loi avait été levée à la conclusion des pourparlers entre le gouvernement congolais et l’ex-rébellion du M23. Les personnes soupçonnées de crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ne sont pas amnistiables.
Les candidats à cette loi ont été conviés à remplir un formulaire de candidature et écrire une lettre d’engagement dans laquelle ils promettent de ne plus poser les actes pour lesquels ils avaient été condamnés.
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