Expulsion de Brazzaville : 17 policiers radiés « pour dérapages »

L’arrivée des ressortissants de la RDC refoulées au Congo Brazzaville le 29/04/2014 au Beach de Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Dix-sept policiers du Congo-Brazzaville ont été radiés de la police, pour avoir commis des dérapages lors des opérations « Mbata ya mikolo » ou gifle des aînés. De retour de Brazzaville, le député Emmanuel Ramazani Shadari, qui a conduit une délégation parlementaire de Kinshasa en République du Congo a fait cette annonce dimanche 4 mai à Radio Okapi. La police de Brazzaville expulse depuis près d’un mois des étrangers présumés criminels sur son sol. Plusieurs témoignages ont fait état de tortures, viols et autres vols dont seraient victimes des ressortissants de la RDC. A ce sujet, les parlementaires de Kinshasa ont indiqué que Brazzaville a présenté des excuses concernant tous les dérapages constatés.

« Ils [les parlementaires de Brazzaville] ont reconnu qu’il y a eu des dérapages, ils ont présenté des excuses. Et pour preuve, ils ont radié 17 policiers de la police nationale de leur pays et ils ont promis de respecter les conventions [entre les deux pays] et les droits de l’homme », a affirmé le député Emmanuel Ramazani.

Brazzaville a lancé depuis le 14 avril dernier l’opération « Mbata ya Mikolo » [gifle des aînés], visant à expulser des étrangers présumés criminels. Mais ces opérations ont viré à des traitements dégradants dont seraient victimes des ressortissants de la RDC, selon plusieurs témoignages. En mission à Brazzaville quelques jours après le début de cette opération, le vice-ministre des Affaires étrangères de la RDC, Célestin Tunda wa Kasende, a dénoncé des cas de tortures, pillages, viols et autres traitements inhumains dont sont victimes ses compatriotes refoulés de Brazzaville.

Emmanuel Ramazani dit également avoir évoqué cette question avec lerus homologues de Brazzaville.

« Nous avons été reçus par le président de l’Assemblée nationale de Congo-Brazza. Nous avons présenté notre indignation, désapprobation,  suite à la procédure utilisée par la police d Brazzaville pour expulser nos compatriotes. Cela ne reflétait nullement les droits humains. [Les policiers de Brazzaville] ont violé de manière flagrante les conventions qui unissent la RDC et la République du Congo », a déclaré le député Emmanuel Ramazani.

Il a indiqué que la délégation parlementaire de Kinshasa a demandé aux députés de Congo-Brazzaville de « peser de leurs poids pour que pareil cas ne se reproduisent plus »

Sans pour autant livrer à la presse les recommandations formulées à l’endroit du gouvernement, Emmanuel Ramazani Shadari pense qu’un pas est franchi avec cette rencontre avec les parlementaires brazzavillois.

Emmanuel Ramazani Shadari, assure que cette action rentre dans le cadre de la diplomatie parlementaire pour que des actions soient menées afin de mettre un terme à ces expulsions.

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