La Société nationale d’assurance (Sonas) refuse d ‘indemniser les victimes au sol du crash du DC9-51 de la compagnie Hewa Bora Airways, le 15 avril 2008 à Goma (Nord-Kivu). Dans une correspondance datant du 25 avril dernier adressée au collectif de ces victimes, la Sonas révèle que la compagnie aérienne était consciente du mauvais état de l’appareil au moment du décollage. L’assureur décide donc de décliner toute responsabilité dans l’indemnisation des 47 familles de victimes au sol de ce drame.
Selon la lettre signée par le directeur général de la Sonas, Carole Agito, Hewa Bora Airways avait ordonné au pilote de décoller avec un moteur en panne depuis quinze jours, une boîte noire hors fonction depuis trois ans et une surcharge de marchandises.
Carole Agito répondait ainsi au collectif des victimes au sol qui continuent de réclamer leur indemnisation, six ans après le crash.
Elle affirme qu’Hewa Bora n’a pas respecté les obligations d’entretien et de sécurité exigées dans le contrat d’assurance.
Pour John Bazirake, porte-parole du collectif des victimes au sol, l’Etat congolais doit s’arranger pour répondre à leurs préoccupations.
«Notre gouvernement, il est responsable. Il doit nous indemniser. Sonas est l’assureur, elle a ses droits. Hewa Bora aussi a ses droits. Mais il y a des discussions entre eux. Il faut que notre gouvernement puisse mettre Hewa Bora et Sonas ensemble, et que nous les victimes, nous puissions trouver notre réponse», a-t-il affirmé.
Les victimes et leurs avocats demandent aussi aux députés nationaux, élus du Nord-Kivu, d’interpeller le ministre des Transport et voies de communication sur cette question.
Officiellement, le crash de l’avion d’Hewa Bora dans un quartier de Goma a fait plus de 40 morts, en grande partie des habitants du quartier. L’appareil s’était écrasé sur des maisons et des boutiques du marché Birere.
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