Pollution minière à Kambove: Bavon N'sa Mputu interpellé à l’Assemblée nationale

Palais du peuple, le parlement à Kinshasa, 2007.

Le ministre de l’Environnement, Bavon N’sa Mputu, a été interrogé mercredi 16 avril à l’Assemblée nationale sur la pollution par les entreprises minières basées dans le territoire de Kambove, au Katanga, et le non-respect des engagements de l’étude d’impact environnemental. L’exploitation minière dans cette région affecte la production des poissons et les cultures maraichères. Le ministre a assuré que le Gouvernement était déjà à pied d’œuvre pour résoudre ce problème.

«Nous sommes en train d’expérimenter des petites équipes sur le terrain pour voir comment elles peuvent intégrer toutes ces questions de pollution et d’impact environnemental, vis-à-vis des écosystèmes et à l’endroit des populations riveraines à toutes ces exploitations [minières]», a déclaré Bavon N’sa Mputu.

Il répondait ainsi à la question d’actualité que lui a adressée par le député Jean Muzinga. Ce dernier cherchait à connaître notamment les mesures prises par ce ministère pour mettre un terme à la pollution générée par l’exploitation minière. Il a également demandé au ministre s’il suivait réellement les études sur l’impact environnemental de cette exploitation.

«Nous nous acheminons également vers la dotation de notre pays d’un arsenal légal et réglementaire pour prendre en charge durablement cette problématique de la pollution. Cet arsenal est encore lacunaire. Nous sommes en train d’y travailler», a avoué le ministre de l’Environnement.

Il a affirmé travailler en collaboration avec son collègue des Mines qui, à ce jour, gère encore la problématique de la pollution minière, conformément aux dispositions du Code minier.

En outre, le ministre de l’Environnement a affirmé avoir pris des contacts avec le gouvernement provincial du Katanga pour organiser, dans les mois à venir, des matinées de sensibilisation à Lubumbashi. L’objectif de ces assises, selon lui, est de « prendre en charge durablement la problématique de la pollution minière. »

Dans un rapport publié en octobre 2013 dans la ville de Likasi, l’ONG Umoja avait accusé quatorze entreprises minières de polluer le sol et les rivières de la ville de Likasi et du territoire de Kambove.  Selon cette organisation, ces entreprises jettent leurs déchets et d’autres matières acides dans les rivières ou «ailleurs dans la nature».

Cri d’alarme des ONG du Katanga

Ce jeudi 17 avril, trois organisations de la société civile ont organisé une conférence de presse pour dénoncer l’impact négatif de l’exploitation minière au Katanga tant sur le plan social qu’environnemental. Il s’agit de l’Association africaine de défense de droit de l’homme (Asadho), du Réseau ressources naturelles et de la plateforme des organisations de la société civile, qui ont évoqué notamment «la persistance  de la pollution de l’eau, du sol et de l’atmosphère, causée par les activités minières

Dans leur déclaration, lue par Maître Sabin Mande point focal du Réseau ressources naturelles au Katanga, ces organisations accusent les sociétés minières de plusieurs manquements:

«Le faible niveau de réalisations sociales des entreprises  pour le compte des communautés locales, les délocalisations des populations sans respect des normes, la faible contribution de l’exploitation minière au Budget de l’Etat… »

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