Une journée ville morte a été observée jeudi 17 avril sur toute l’étendue du territoire de Lubero au Nord-Kivu. Selon la société civile locale, le but de cette manifestation est de se souvenir de l’incendie volontaire d’environ deux cents cinquante maisons qui a eu lieu le 17 avril 2009, dans la cité de Luofu, située à environ 90 kilomètres au Sud de Lubero-Centre. Sept personnes avaient été tuées dont cinq enfants. Des rebelles rwandais des FDLR sont accusés d’avoir occasionné ce drame.
Un culte œcuménique a été célébré en mémoire des victimes de cet incendie dans la matinée, à Luofu, lieu où l’incendie a été commis.
Selon le président de la société civile de Lubero, toutes les couches sociales ont pris part à cette cérémonie.
La population de Lubero ajoute que cette journée ville morte est aussi organisée pour commémorer les 20 ans des souffrances endurées par plusieurs familles dans cette partie de la province depuis 1994, à cause des FDLR.
Après le génocide rwandais qui a eu lieu entre avril et juillet 1994, des milliers des refugiés rwandais ont afflué vers les provinces congolaises voisines du Nord et du Sud-Kivu. Parmi eux, des personnes accusées d’avoir activement participé au génocide, notamment des hutus rwandais enrôlés dans les rangs des FDLR.
Selon les activistes de droits de l’homme, durant ces 20 ans, au moins trois mille cas de meurtres et massacres perpétrés par les FDLR ont été documentés dans plusieurs villages des trois groupements :
- Itala
- Tama
- Musindi.
Toujours selon la société civile de Lubero, malgré les efforts fournis par le gouvernement congolais ainsi que la communauté internationale pour pacifier la zone, les atrocités des FDLR perdurent.
Compte tenu de cette situation, la société civile exige qu’une enquête spéciale soit menée en vue de la qualification des crimes subis par la population et exige le dédommagement des victimes.
Elle recommande également le lancement rapide des opérations de traque contre les FDLR dans cette zone.
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