RDC: Justin-Marie Bomboko est décédé à l’âge de 86 ans

Bâtiment abritant le ministère des affaires étrangères, le 19/09/2011 à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Justin-Marie Bomboko Lokumba est mort, jeudi 10 avril, des suites d’une longue maladie aux Cliniques universitaires Saint-Luc de Bruxelles, en Belgique, à l’âge de 86 ans. Il est considéré comme une des icônes de la politique du pays. Il a participé, avec Patrice-Emery Lumumba, à la signature de l’acte consacrant l’indépendance de la RDC.

Né en 1928, Bomboko a été le premier Congolais diplômé à l’Université libre de Bruxelles. A l’accession du pays à l’indépendance, il a été nommé commissaire général aux Affaires étrangères et au Commerce extérieur et président du Collège des commissaires généraux en 1960-1961, ministre des Affaires étrangères de 1960 à 1963, et de 1965 à 1969.

En 1967, au Conclave de Nsele, il a rédigé avec Mobutu, Étienne Tshisekedi et Singa Udjuu, le manifeste de la Nsele, créant le Mouvement populaire de la révolution (MPR). Ce parti deviendra ensuite le parti unique et le parti-Etat.

Joint au téléphone par Radio Okapi, le député Henry-Thomas Lokondo a indiqué qu’avec la mort de Bomboko, la RDC vient de perdre un grand baobab sur le plan politique et diplomatique.

«Bomboko a été parmi les premiers universitaires du pays avec les Thomas Kanza, Losembe et autres. Il a été un des pionniers de l’indépendance, le tout premier ministre des Affaires étrangères de notre pays et c’est par ce statut qu’il avait signé l’acte de notre accession à l’indépendance aux côtés de Lumumba », a souligné ce député élu de Mbandaka, chef-lieu de l’Equateur.

Certains historiens congolais considéraient Bomboko comme une sorte de mythe au sens positif, pour sa présence à l’accession du pays à l’indépendance, au Collège de Commissaires généraux et même dans les instants les plus noirs de l’histoire de notre pays.

D’autres encore le considéraient plutôt comme une sorte de fil conducteur de l’histoire moderne de la RDC.

Ceux qui côtoyaient Bomboko témoignent de lui des qualités d’un homme politique qui détestait le mensonge et la malhonnêteté. “Son courage politique était de dire la vérité quand il le fallait”, a confié Denis Tabiana, le directeur de cabinet du président du Sénat.

Ses toutes dernières fonctions politiques exercées au pays étaient celles de sénateur au Parlement de transition, après sa participation au dialogue inter-congolais de Sun City. Selon des sources concordantes, Justin-Marie Bomboko laisse derrière lui une famille nombreuse.

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