Kasaï-Oriental: le procureur général sursoit au lotissement d’un terrain de la Miba

Flory Kabange Numbi, procureur général de la RDC. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, a décidé de surseoir au lotissement de la concession SU 27 à Mbuji-Mayi, chef-lieu du Kasaï-Oriental. En octobre 2013, le ministère des Affaires foncières avait attribué au gouvernement provincial du Kasaï-Oriental ce terrain appartenant à la minière de Bakwanga (Miba), en compensation de 10 millions de dollars américains que l’entreprise doit à l’Etat au titre de redevances annuelles.

Le gouvernement provincial du Kasaï-Oriental s’oppose à la décision du Procureur général, estimant qu’il ne peut pas suspendre l’arrêté du gouvernement national. Il a initié la construction des bâtiments sur cet espace.

Ce terrain est, depuis plus de trois ans, au centre d’une vive polémique entre le gouvernement provincial et la Miba. Sur ce terrain, sont érigées les cités des travailleurs de la Miba, un complexe hospitalier, l’Institut technique médical Bonzola, le cercle des travailleurs actuellement occupé par l’Assemblée provinciale, le stade de Mbuji-Mayi, une boulangerie et une chambre froide.

Dans une correspondance adressée au gouverneur du Kasaï-Oriental le 28 mars dernier, Flory Kabange Numbi a indiqué qu’il souhaite, à travers sa décision, sauvegarder la paix à Mbuji-Mayi. Selon lui, l’exécution de l’arrêté du ministre des Affaires foncières engendre de vives tensions notamment entre les agents de la Miba et les membres du gouvernement provincial.

Des sources locales rapportent plusieurs affrontements occasionnés par ces tensions. Un procès, intenté par la Miba après qu’un de ses agents a été blessé, est d’ailleurs en cours.

Le directeur de cabinet du gouverneur du Kasaï-Oriental, Jean Miché Kasongo, souligne de son côté que l’arrêté du ministre des affaires foncières est une décision de l’Etat et ne peut qu’être exécutée.

Il estime que les travaux de construction réalisés sur ce terrain et initiés par le gouvernement provincial doivent se poursuivre.
Des sources proches de l’entreprise minière voient dans la décision du procureur général de la République un signe annonçant une prochaine décision de la Cour suprême de justice sur ce dossier.

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