Albert Moleka : « On a accordé au Congolais le droit de voter mais pas celui d’élire ses dirigeants »

Albert Moleka. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

« J’ai l’habitude de dire la leçon qu’il a fallu tirer des élections de 2011 c’est que le peuple congolais on lui a accordé le droit de voter mais on ne lui a pas encore accordé le droit d’élire ses dirigeants ». C’est ce qu’a déclaré mardi 8 avril à Radio Okapi Albert Moleka, porte-parole et directeur de cabinet d’Etienne Tshisekedi. Il évoquait les leçons que son parti l’UDPS a tirées des élections organisées en 2006 et 2011.

Le parti de Tshisekedi n’avait pas participé aux élections présidentielle et législatives organisées en 2006. Pour Albert Moleka, son parti a tort « d’avoir eu raison trop tôt ».

« Je crois qu’en 2006, l’erreur de l’UDPS était un peu comme l’erreur de Lumumba. C’est d’avoir eu raison trop tôt. Souvenez-vous l’UDPS avait prôné le boycott de ces élections en disant que les dés étaient pipés. Tout était connu d’avance. C’est ce qu’on a vu d’ailleurs. Tout le monde sait que c’est Jean-Pierre Bemba qui a  gagné les élections mais c’est Joseph Kabila qui a été proclamé élu », a affirmé le porte-parole de Tshisekedi.

En ce qui concerne les élections de 2011, Albert Moleka a indiqué que le pays a vécu « plus ou moins la même expérience » qu’en 2006.

Etienne Tshisekedi a toujours contesté la réélection de Joseph Kabila à la tête du pays en 2011. L’opposant estime avoir remporté cette présidentielle.

« J’ai l’habitude de dire la leçon qu’il a fallu en tirer c’est que le peuple congolais on lui a accordé le droit de voter mais on ne lui a pas encore accordé le droit d’élire ses dirigeants », a souligné le porte-parole du président de l’UDPS, invitant les acteurs politiques et de la société civile à œuvrer « pour qu’il y ait réellement des élections transparentes, démocratiques, crédibles qui permettent aux Congolais d’élire effectivement leurs dirigeants ».

Selon lui, le combat des acteurs politiques et de la société civile devrait être de faire en sorte que les choix des Congolais dans l’urne se traduisent « exactement dans la publication et la proclamation des résultats ».

Pour cela, Albert Moleka dit soutenir les initiatives telles que les pétitions pour la démission de l’actuel président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) l’abbé Malumalu.

Lire à ce sujet: « Sauvons la RDC » totalise 12 000 signatures pour la démission de Malu-Malu de la Ceni

« A mon avis, a-t-il soutenu, je ne prends pas ça comme les pétitions qui visent simplement une seule personne. M. Malumalu symbolise ce système qui consiste à organiser des élections simplement pour pouvoir dire après qu’on a organisé des élections alors que les résultats de ces élections ne correspondent jamais à la volonté réelle de la population. »

Tshisekedi, candidat en 2016 ?

Dans son entretien accordé à Radio Okapi, Albert Moleka a également été interrogé sur la participation ou non d’Etienne Tshisekedi à l’élection présidentielle de 2016.

Pour lui, le président de son parti est préoccupé pour le moment par « la récupération de l’impérium et de l’effectivité du pouvoir ».

Mais en ce qui concerne la candidature d’Etienne Tshisekedi à l’élection présidentielle de 2016, Albert Moleka a fait savoir qu’elle sera décidée lors du prochain congrès de son parti prévu en décembre 2015.

Sans donner plus de précision, il a cependant indiqué qu’il n’y a plus « beaucoup de personnes qui croient qu’effectivement il y aura des élections en 2016 ».

« Je suis toujours à l’UDPS »

Dans son entretien accordé à Radio Okapi, Albert Moleka a aussi démenti les rumeurs qui font état d’une brouille entre lui et Etienne Tshisekedi.

« J’ai eu des rapports concernant certains articles de presse et sur les réseaux sociaux répandant des nouvelles certaines aussi loufoques les unes que les autres. Tout ce que je peux dire pour édifier nos militants et les auditeurs est que je suis directeur de cabinet d’Etienne Tshisekedi et son porte-parole. Il n’y a jamais eu aucun problème entre lui et moi ni entre moi et les instances du parti. On a fait état dans les articles de presse d’incidents que je qualifie d’incidents familiaux mais pour lesquels ma fonction n’a aucune relation », a-t-il expliqué.

Vous pouvez suivre l’intégralité de l’interview d’Albert Moleka.

Fichier audio : téléchargez Flash pour écouter.

Lire aussi sur radiookapi.net: