Au cours de la plénière de lundi 31 mars, les députés nationaux devront débattre de l’opportunité d’interpeller l’Abbé Apollinaire Malu Malu. Selon certaines indiscrétions, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) devrait s’expliquer sur l’audit du fichier électoral et ses composantes dont le centre national de traitement, le serveur central et le serveur de sauvegarde. Le débat qui devrait se dérouler cet après-midi à huis clos divise les élus au Palais du peuple.
Cette interpellation émanerait d’un député de l’opposition, ajoutent des sources qui ont requis l’anonymat.
Mais la forme de débat divise les députés nationaux, ajoutent les mêmes sources.
Certains députés de l’opposition soutiennent que le débat doit se tenir en public, étant donné que l’interpellation est un exercice ordinaire conformément à l’article 148 du règlement intérieur de la chambre basse.
D’autres députés par contre, essentiellement de la majorité présidentielle, estiment qu’il s’agit « d’un débat sensible et même dangereux » pour la suite du processus électoral.
Selon nos sources, ces députés comptent donner une consigne pour que cette interpellation n’ait pas lieu.
En attendant, le huis clos est prévu cet après-midi. C’est à l’issue de ce débat que la position de l’Assemblée nationale sera connue.
L’Abbé Apollinaire Malu Malu a été reconduit à la tête de la Ceni après l’avoir dirigé en 2006. Il a présenté sa feuille de route le 30 janvier dernier. Ce document propose l’organisation des élections municipales et locales au suffrage direct avant de poursuivre avec des élections au suffrage indirect des députés provinciaux, sénateurs, bourgmestres, gouverneurs, maires et conseillers urbains.
C’est seulement après cette étape que la Ceni pourra organiser des élections au suffrage universel direct des députés nationaux, du président de la République en 2016.
Le retour de l’Abbé Apollinaire Malu Malu à la tête de la ceni et sa feuille de route ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique congolaise.
Pour manifester son mécontentement, la coalition politique de l’opposition « Sauvons la RDC » a lancé depuis quelques semaines une pétition demandant la démission du président de la Ceni. Elle accuse l’Abbé Apollinaire Malu-Malu de vouloir violer l’article 197 de la constitution en proposant que les élections des députés provinciaux se fassent au suffrage universel indirect.
L’Abbé Malu-Malu est aussi accusé de n’avoir pas procéder à l’audit du fichier électoral tel qu’exigé par les forces vives de la nation.
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