La deuxième édition de la Conférence sur les mines a débuté lundi 24 mars à Goma (Nord-Kivu) dans l’Est de la RDC. Le Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo a exprimé la volonté du gouvernement d’améliorer les conditions sociales des populations à travers une bonne gestion des ressources minières.
Pour y parvenir, le chef du gouvernement estime qu’il faut renforcer, actualiser et optimiser le cadre institutionnel, légal et réglementaire du secteur minier. Il a également annoncé la révision du code minier et du processus de certification des ressources.
«Le gouvernement devra promouvoir la création d’emplois dans le secteur minier, lutter contre la fraude et la criminalité dans les zones minières, mobiliser et maximiser les recettes minières, s’assurer du respect des responsabilités sociales et obligations environnementales par les opérateurs miniers et dans les carrières et valoriser les produits miniers en les transformant localement», a indiqué Matata Ponyo.
Le chef du gouvernement congolais a tout de même reconnu que les défis dans le domaine des ressources naturelles restent encore majeurs:
«Tous les secteurs, miniers, des eaux et forêts, faunes et flore, ressources hydroélectriques et pétrolières, restent encore loin d’être transformées en véritables richesses pour améliorer les conditions de vie des populations».
De leur côté, les acteurs de la société civile de la RDC, présents à ces assises, ont plaidé pour la mise en place des mécanismes susceptibles d’amener le gouvernement congolais à exporter les produits finis et à faire en sorte que les communautés locales bénéficient de leurs richesses naturelles.
Et ces richesses sont tellement nombreuses :
«Dans le Nord-Kivu, nous avons particulièrement le pyrochlore qui a une importance capitale parce qu’il contient le T-rare, un métal stratégique, qui fait actuellement de la Chine une des grandes puissances mondiales», a expliqué Donat Kampata, expert du gouvernement à ces accises.
Selon lui, la province du Nord-Kivu a hérité d’une géologie spéciale contrairement à d’autres provinces du pays.
La première édition de la conférence nationale sur la transparence dans la gestion des ressources naturelles en RDC s’était tenue en février 2013 à Lubumbashi (Katanga).
Un jour avant l’ouverture de ces assises, une habitante de Goma avait décrié une situation paradoxale dans le secteur des mines:
«Nous avons besoins du concret: que les populations locales puissent voir l’impact [de l’exploitation minière] sur terrain. La construction des routes, l’eau, l’électricité, voilà ce que nous attendons de l’argent qui viendra des mines».
Appel de la population
Les habitants du Nord-Kivu attendent des retombées concrètes de ces ces assises. Certains plaident pour la sécurisation totale des sites miniers, la gestion transparente des ressources du pays ou encore la protection de l’environnement. “Nous attendons à ce qu’il y ait une forte implication du gouvernement, appelé à couper les liens entre l’exploitation minière et l’activisme des groupes armés. C’est ce qui fait persister l’insécurité dans cette zone”, a conclu un Gomatracien.
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