45e anniversaire de la mort de Joseph Kasa-Vubu, premier président de la RDC

Le monument de l’ancien président congolais, Joseph Kasa-Vubu, à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

24 mars 1969 – 24 mars 2014, cela fait 45 ans depuis la mort du premier président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kasa-Vubu. Bien qu’aucune cérémonie nationale officielle n’ait été organisée, des manifestations ont eu lieu au Bas-Congo et à Kinshasa pour célébrer cet anniversaire. Dans tous les territoires et villes de sa province natale, des cultes œcuméniques ont été organisés alors qu’à Kinshasa, des partis politiques dont l’Alliance des bâtisseurs du Kongo (Abako) ont déposé des gerbes de fleurs devant le monument de l’ancien président érigé dans la commune qui porte son nom.

Des membres du gouvernement provincial du Bas-Congo ainsi que ceux de l’Association Œuvres du président Kasa-Vubu et des partisans de l’Abako, parti que l’ancien chef de l’Etat congolais avait dirigé, ont pris part à la messe organisée dans la paroisse Saint Joseph de Kintano  dans la cité de Kisantu.

A Kinshasa, en dehors de l’Abako, des partis de l’opposition dont l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe et la Plateforme « Sauvons le Congo » ont pris part à l’hommage rendu à l’ancien président.

Des représentants de ces partis ont salué l’intégrité et la bonne gouvernance qui ont caractérisé la présidence de Joseph Kasa-Vubu qui a dirigé le pays entre 1960 et 1965.

Les dirigeants de l’Abako ont regretté que le gouvernement n’ait organisé aucune cérémonie à l’occasion du 45e anniversaire de la mort de l’ancien chef de l’Etat congolais.

« Tous les historiens de bonne foi s’accordent tous sur le fait que le véritable, le vrai père de l’indépendance de ce pays c’est Joseph Kasa-Vubu, ce père de la bonne gouvernance et de la démocratie fédéraliste. Alors, il est grand temps qu’il recouvre sa place dans la mémoire collective de ce pays », a déclaré docteur Pierre Anatole Matusuila, président national du parti.

Pour sa part, le secrétaire général de l’UNC, Bertrand Ewanga, a invité les Congolais à se rappeler les valeurs défendues par Joseph Kasa-Vubu.

« Sa mémoire doit être une interpellation pour nous. Et tant que nous ne retrouverons pas les traces de Kasa-Vubu dans l’amour de la nation, la gestion du pays, nous tournerons comme les enfants d’Israël dans le désert », a-t-il soutenu.

Le député national Martin Fayulu de la plateforme « Sauvons le Congo » a lancé le même appel.

« Est-ce que nous assumons son héritage : la cohésion nationale et l’intégrité ? », s’est-il interrogé.

« Un mausolée abandonné »

Joseph Kasa-Vubu a été renversé par un coup d’Etat en 1965 par Joseph Mobutu. Il est mort quatre ans plus tard dans la ville de Boma au Bas-Congo à l’âge de52 ans. Son corps est placé dans un mausolée depuis 2006.

Ce mausolée, situé au village Singhini à 215 km de Matadi, est actuellement très délabré. La société civile du Bas-Congo demande au gouvernement de le réhabiliter.

Jérôme Mayala, membre de la société civile de Tshela, affirme que le toit de cet édifice est troué, laissant entrer l’eau de pluie.

Le député national Albert Fabrice Puela, qui revient du Bas-Congo, indique que la route menant à ce site s’est également fortement dégradée.

« A quoi sert ce mausolée lorsqu’on ne sait pas y accéder? C’est à 12 kilomètres seulement de la cité de Tshela. Mais il y a plusieurs bourbiers [sur la route], on ne sait pas y arriver. La route est en piteux état. Le site lui-même qui abrite le mausolée est vraiment dans la forêt. Il est inaccessible. Il n’y a pas d’électricité, pas de garde, pas de drapeau, pas de toilettes.  Le mausolée est dans un état d’abandon. Il y a une plaque qui a volé en éclat. Quand il pleut, l’eau entre jusqu’au niveau du centre de la tombe, là où repose le premier président de la RDC », décrit le député.

« Est-ce que c’est de cette manière là qu’on peut rendre hommage au premier président de la RDC », s’interroge l’élu de l’opposition, avant de plaider :

« Nous devons réhabiliter la mémoire de l’un des pères fondateurs de la République démocratique du Congo parce qu’un peuple sans histoire est un monde sans âme. »

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