Monnayage de l’amnistie, le Procureur général veut des preuves

Flory Kabange Numbi, procureur général de la RDC. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

L’Association africaine des droits de l’homme (Asadho) a dénoncé mardi le monnayage de l’amnistie pour faits insurrectionnels, près d’une semaine après que la justice en ait défini les conditions. Le procureur général de la République (PGR), Flory Kabange Numbi a demandé mercredi 12 mars à l’Asadho de fournir des preuves pour lui permettre de poursuivre les auteurs de cette pratique.

«Je suis content que celui qui dénonce le monnayage des listes de ceux qui peuvent être admis à la loi d’amnistie est connu et nous l’attendons pour qu’il puisse nous apporter des preuves et nous ne manquerons pas de poursuivre tous ceux qui ont trempé dans cette pratique», a indiqué le procureur général de la République.

Flory Kabange a par ailleurs indiqué que les candidats admissibles à l’amnistie sont en train d’être identifiés.

L’Asadho avait dénoncé le fait que certaines personnes passent de prison en prisons pour établir une liste «partiale» de candidats à cette amnistie.

Jean-Claude Katende, le président de l’Asadho avait affirmé avoir reçu des plaintes écrites, dont celle du père d’Udjani, leader de l’insurrection ethnique du Mouvement de libération indépendant et alliés (MLIA), en 2009,dans la province de l’Equateur.

«Il nous a écrit pour nous dire qu’on lui refuse d’accéder à l’amnistie, soi-disant que lui n’est pas concerné. Pour nous, c’est une preuve», a déclaré mardi en conférence de presse Jean-Claude Katende.

Promulguée en février dernier, la loi sur l’amnistie va couvrir les faits insurrectionnels, faits de guerre et infractions politiques commis entre février 2006 et le 20 décembre 2013.

Selon cette loi, les candidats à l’amnistie pour faits insurrectionnels doivent signer un engagement personnel, par écrit, sur l’honneur, à ne plus commettre les actes qui font l’objet de l’amnistie.

Chaque candidat devra également remplir un formulaire, avec une photo passeport, auprès d’un magistrat civil ou militaire et, à défaut, auprès d’un inspecteur de police judiciaire ou d’un chef d’établissement pénitentiaire.

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