Lubero: des militaires accusés d’extorsion sur les routes de desserte agricole

La route entre Dingi et Tshombe-Kilima dans le nord ouest du Maniema. Seuls les motos et tolekas peuvent circuler aujourd’hui sur ce tronçon, comme la plupart des routes de la province aujourd’hui. Photo: bonoboincongo.com
2010.

La société civile du territoire de Lubero au Nord-Kivu dénonce les tracasseries militaires sur les axes routiers Alimbongo-Mbingi et Mighobwe- Mbingi, à plus de 100 km au sud de Butembo. Des barrières sont érigées par les militaires sur ces routes de desserte agricole depuis un mois, a annoncé mercredi 5 mars le président de cette organisation citoyenne. D’après les témoignages de certains chauffeurs et conducteurs des motos, les militaires exigent 5 dollars américains à chaque véhicule avant de traverser ces barrières.

Le président de la société civile de Lubero, Joseph Malikidogo, indique que les transporteurs évitent d’emprunter ces routes pour ne pas payer cet argent.

«Des tonnes de pomme de terre et d’autres produits agricoles pourrissent sur l’axe routier Alimbongo- Mbingi et Mighobwe- Mbingi, suite à l’insuffisance des transporteurs. Des camionneurs craignent des tracasseries sur ces axes routiers. Car les militaires exigent 5 dollars américains à chaque véhicule et 500 francs congolais (environ 0,5 USD) à chaque motocycliste», explique-t-il.

La même source déplore que certains civils s’improvisent agents de l’Etat pour percevoir 10 dollars américains comme taxes de péage routier. Cette information a été confirmée par les organisations locales de défense de droit de l’homme et par le chef de la chefferie de Batangi.

Joseph Malikidogo indique que les paysans qui éprouvent déjà des difficultés pour payer les frais scolaires et des soins médicaux ne savent pas payer toutes ces taxes qui leur sont exigées.

La population de la région ne comprend pas pourquoi elle doit payer le péage sur une route qui n’est pas entretenue.

Le président de la société civile de Lubero demande au commandant du 5ème secteur des FARDC basé à Lubero de «bien vouloir mettre fin à cette mauvaise pratique sur la route

Pour sa part, le chef de la chefferie de Batangi, Mwami Mwanaweka, a affirmé avoir arrêté la perception de la taxe de péage sur la route Alimbongo-Mbingi, en attendant l’harmonisation de la question de l’affectation des cantonniers sur cette route de desserte agricole.

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