RDC : les évêques catholiques opposés au scrutin indirect pour les prochaines élections

Des évêques congolais membres de la Cenco le 23/6/2011 au centre Nganda à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) est opposée à l’organisation des élections provinciales, municipales, urbaines et locales au suffrage indirect. Les évêques catholiques l’ont fait savoir dans une déclaration rendue publique ce lundi 3 mars à Kinshasa. Ils rejettent ainsi une proposition du président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Abbé Malu Malu, formulée dans sa feuille de route électorale.

« Les évêques disent que l’option ou l’hypothèse des élections au niveau provincial ou même au niveau municipal, urbain ou local au suffrage indirect n’est pas de nature à consolider notre démocratie », a déclaré le secrétaire général de la Cenco, abbé Léonard Santedi.

Pour la Cenco, l’organisation des élections au suffrage indirect accroît le risque de manipulation et de corruption.

« Les évêques demandent que les élections au niveau municipal, urbain et local se fassent par suffrage direct. Ceci pour consolider notre démocratie mais aussi pour permettre à la population, souverain primaire, d’exercer son droit reconnu par la constitution », expliquent les évêques dans leur communiqué.

Dans le même document, la Cenco demande à la Ceni d’en finir avec le cycle électoral enclenché en 2011 avant de débuter un nouveau. Elle suggère ainsi que les élections provinciales soient organisées au premier trimestre 2015.

Après l’organisation des élections présidentielle et législatives de 2011, la commission électorale n’a pas organisé les élections provinciales, sénatoriales, locales, urbaines et locales comme prévu.

Dans la feuille de route de la poursuite du processus électoral en RDC présentée le 30 janvier dernier, le président de la Ceni a proposé deux hypothèses.

Dans la première hypothèse, l’Abbé Malu Malu propose que la Ceni organise d’abord les élections municipales et locales au suffrage direct avant de poursuivre avec des élections au suffrage indirect des députés provinciaux, sénateurs, bourgmestres, gouverneurs, maires et conseillers urbains. C’est après cette étape que  la Ceni pourra organiser des élections au suffrage universel direct des députés nationaux et du président de la République en 2016.

Dans la seconde hypothèse, le président de la Ceni souhaite organiser d’ abord des élections au suffrage universel direct des députés provinciaux, nationaux et du président de la République en 2016. Les élections au suffrage indirect des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs seront organisés en 2017.

C’est la première hypothèse qui fait le plus polémique. Des organisations de la société civile l’ont rejetée, affirmant qu’elle nécessiterait la révision de la constitution.

L’abbé Malu Malu avait aussi estimé indispensable la révision de quelques articles de la constitution pour mettre en pratique cette hypothèse. «On devrait, dans ce cas là [réviser] au niveau de la constitution un article qui concerne [le scrutin des] sénateurs et deux articles qui concernent les institutions provinciales: 197 et 198», avait fait savoir le président de la Ceni.

Lire aussi sur radiookapi.net: