Des organisations de la société civile de la RDC ont rejeté la révision constitutionnelle proposée par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) en vue d’appliquer le mode de scrutin indirect pour les élections provinciales. Ils l’ont fait savoir au cours d’une rencontre avec le président de la Ceni, Apollinaire Malumalu, lundi 24 février à Kinshasa. Le moment n’est pas propice pour une telle reforme, selon la société civile, qui redoute le risque de corruption de «grands électeurs ».
A l’issue de cette matinée d’échange, la Nouvelle société civile congolaise (NSCC) basée à Kinshasa a purement et simplement rejeté ce scrutin indirect, au regard du degré de corruption qui prévaut en RDC.
«Cette option-là ne donne pas la possibilité aux pauvres d’émerger et de participer au processus comme candidat, parce qu’il sera aussi question de grands électeurs qui seront facilement corruptibles», a estimé le coordonnateur de la NSCC, Jonas Tshiombela.
Le délégué de la société civile de la province de l’Equateur, Fabien Mongwenza, a pour sa part estimé que le mode de scrutin proposé par la Ceni était inopportun:
«Pour préserver la quiétude dans la pays, je proposerais que l’ancien système continue, et qu’à la fin de ce cycle électoral on puisse entrevoir une révision qui ferait que les députés provinciaux puissent être élus au suffrage indirect pour nous permettre de gagner du temps.»
Lors de cet échange, le président de la Ceni a passé en revue la feuille de route de la poursuite du processus électoral en République démocratique du Congo qu’il avait présentée jeudi 30 janvier à l’Assemblée nationale. Il s’est plus appesanti sur la possibilité de reformer la loi électorale en vue d’appliquer le mode de scrutin indirect pour les élections provinciales et sénatoriales, ainsi que celle des gouverneurs.
«Les conseillers des communes, des chefferies et des secteurs élus pourront élire, en un même jour, députés provinciaux, gouverneurs et vice-gouverneurs, sénateurs, conseillers urbains, bourgmestres et bourgmestres adjoints», a-t-il expliqué.
Pour y arriver, l’abbé Malumalu juge indispensable la révision de quelques articles de la constitution. «On devrait, dans ce cas là [réviser] au niveau de la constitution un article qui concerne [le scrutin des] sénateurs et deux articles qui concernent les institutions provinciales: 197 et 198», a précisé la président de la Ceni.
Aux dires de certains participants à cette rencontre, il appartient aux députés tant de la majorité que de l’opposition de traiter avec délicatesse de la révision de la constitution telle que proposée par la Ceni.
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