La Monusco ne croit pas les déclarations d’intention des FDLR et les appelle à se rendre

Le général Wafy Abdallah, chef UNPOL Monusco le 20/2/2013 à Kinshasa, lors de la conférence de l’Onu. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

La Mission des Nations unies en RDC (Monusco) ne croit pas les déclarations d’intention des rebelles rwandais des FDLR et les appelle à déposer les armes et à se rendre. Le secrétaire exécutif de ce mouvement rebelle avait annoncé deux jours plus tôt dans les médias que son mouvement a officiellement déposé les armes depuis le 30 décembre dernier. En réaction, le représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’Onu en RDC, le général Abdalla Wafy, a affirmé que, tant que ces rebelles n’auront pas désarmé, ils seront attaqués par la Monusco et les FARDC.

Intervenant sur RFI lundi 3 février, le président par intérim des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), le général Victor Byiringiro, avait confirmé que ses hommes ont déposé les armes depuis le 30 décembre.

Au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la Monusco, mercredi 5 février 2014 à Kinshasa, le chef adjoint de la Monusco, qui intervenait depuis Goma, dans le Nord-Kivu, a prévenu que les FDLR seront attaqués et désarmés de force s’ils ne déposent pas les armes avant la fin des plans opérationnels en cours d’élaboration.

«La résolution 2098 nous demande d’appuyer les autorités congolaises pour neutraliser tous les groupes armés, y compris les FDLR. A l’heure où je vous parle, nous sommes en train de préparer des plans opérationnels pour nous engager contre les FDLR. Tant qu’ils n’auront pas désarmé, les déclarations d’intention ne nous engagent pas», a déclaré M. wafy.

Le représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’Onu en RDC a lancé un appel «officiel et solennel» à ces rebelles de se rendre dans les bases de la Monusco ou des FARDC.

«Il y a de cela quelques jours, dans le territoire de Lubero, des atrocités ont été commises. Et pendant ce temps, on veut amuser la galerie par des déclarations, des conditionnalités. Non. Notre position est claire. Dès que les conditions seront créées, nous allons les attaquer», a-t-il indiqué.

Pour le général Wafy, ces rebelles doivent déposer les armes pour prouver que leurs déclarations ne visent pas qu’à décourager les opérations militaires contre eux.

Le 29 novembre dernier, le chef de la Monusco, Martin Kobler, avait indiqué qu’après le succès contre le M23, la priorité de la Monusco était de combattre les FDLR.
Un mois plus tard, les chefs de cette rébellion ont affirmé avoir cessé toute lutte armée contre le Rwanda.

Cette déclaration peine cependant à convaincre, tant il y a encore deux semaines, des centaines de familles de Lubero, dans le Nord-Kivu, ont du abandonner leurs villages pour échapper à ces rebelles hutus rwandais.

Selon des responsables de la société civile, les FDLR ont violé des femmes et pillé les récoltes des paysans dans au moins sept villages, qu’ils ont occupés pendant plus de deux semaines.

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